Le chiffre d'affaires net du géant américain des produits de grande consommation a progressé de seulement 1% à 16,65 milliards de dollars (14,12 milliards d'euros), contre 16,52 milliards il y a un an. Les analystes l'attendaient à 16,69 milliards de dollars.

L'action du fabricant des rasoirs Gilettte recule de plus de 3% à Wall Street vers 15h30 GMT, deuxième plus forte baisse du S&P-500.

Le groupe cherche à relancer des ventes en stagnation, l'un des points de discorde avec l'investisseur activiste Nelson Peltz, qui a perdu d'un cheveu mercredi son pari d'entrer au conseil de Procter & Gamble, selon un résultat préliminaire du vote. A la tête du fonds Trian Fund Management, Nelson Peltz a toutefois refusé de concéder sa défaite dans l'attente des résultats définitifs.

Il plaide pour une réorganisation qui selon P&G entraînerait un éclatement du groupe. Il a déclaré que la "bureaucratie suffocante" de P&G lui faisait perdre des parts de marché, en particulier dans ses activités plus rentables.

De son côté, P&G note qu'il a ramené son portefeuille à 60 marques et avoir supprimé plusieurs divisions dans un souci de rationalisation.

Le propriétaire des couches Pampers et de la lessive Ariel a fait état de ventes en hausse de produits de beauté et d'entretien, mais la contre-performance de son activité de soins de toilette a amputé une partie de cette croissance.

Les ventes de ce segment ont chuté davantage que ne le prévoyaient les analystes malgré une baisse des prix liée à la concurrence féroce de nouveaux acteurs, comme Dollar Shave Club.

"Les produits de rasage ont été particulièrement faibles", a déclaré Nik Modi, analyste chez RBC Capital, ajoutant que la société avait accusé une baisse de ses ventes pendant trois trimestres et avait raté ses propres objectifs d'un repli de 2%.

P&G a toutefois confirmé ses prévisions de ventes et de bénéfice ajustés sur l'ensemble de l'année. Mais il a également dit s'attendre à un impact négatif de 300 millions de dollars sur les coûts de matières premières en raison des ouragans qui ont balayé le sud des Etats-Unis cette année.

Le bénéfice net part du groupe est ressorti en hausse de 5% à 2,85 milliards de dollars (2,41 milliards d'euros) au premier trimestre clos le 30 septembre de son exercice décalé, contre 2,71 milliards de dollars un an plus tôt.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est établi à 1,09 cent, dépassant le consensus Thomson Reuters I/B/E/S qui était à 1,0 cent.

Le chiffre d'affaires de la division beauté, en hausse de 5%, a bénéficié de la demande croissante de produits de soins corporels en Chine comme ceux de la marque haut de gamme SK-II.

P&G table sur une croissance de 2% à 3% de son chiffre d'affaires à périmètre constant pour son exercice fiscal au 30 juin, et de 5% à 7% de son bénéfice par action.

(Siddharth Cavale à Bangalore; Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

par Siddharth Cavale