Le premier fabricant mondial de produits de grande consommation a imputé le tassement de 1% de ses marges à la hausse des coûts de matières premières, à des dépenses d'investissement et à des baisses de prix dans le segment des soins pour homme, qui comprend ses rasoirs Gillette.

P&G, tout juste parvenu à un modus vivendi avec l'investisseur activiste Nelson Peltz qui siège désormais à son conseil d'administration, peine à relancer les ventes de Gillette face à des concurrents moins chers comme Dollar Shave Club, marque du groupe Unilever.

Les baisses de prix qu'il a consenties sur les produits de rasage lui a permis d'augmenter ses ventes en volume mais au détriment des marges de l'une de ses plus importantes divisions.

La bonne tenue d'autres segments comme la beauté et la santé grand public a toutefois permis au géant américain de dégager une croissance organique de 2%.

Pour Bonnie Herzog, analyste chez Wells Fargo, les résultats sont au mieux mitigés. "Le deuxième trimestre n'est pas d'une grande facture, avec une marge brute moins élevée qu'attendu et peu de bénéfice à court terme de la réforme fiscale", écrit-elle dans une note.

Le titre perd 2,73% à 89,38 dollars vers 16h20 GMT, accusant la plus forte baisse de l'indice Dow Jones qui est stable à ce stade (+0,07%).

PRÉVISION DE BPA RELEVÉE

Le bénéfice part du groupe a chuté à 2,50 milliards de dollars (2,04 milliards d'euros) sur les trois mois au 31 décembre, soit 93 cents par action, contre 7,88 milliards de dollars (2,88 dollars/action) un an plus tôt.

P&G a inscrit une charge nette de 628 millions de dollars découlant de la réforme fiscale et d'un gain lié à la vente de plusieurs marques de beauté à Coty lors de la période comparable de l'exercice précédent.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action ressort à 1,19 dollar, avec un gain de cinq cents attribuable au changement de fiscalité.

Les analystes prévoyaient en moyenne un bénéfice par action de 1,14 dollar mais plusieurs brokers de Wall Street ont noté que leurs estimations ne comprenaient pas le gain fiscal.

Le chiffre d'affaires net a progressé de 3% à 17,4 milliards de dollars, aidé par une solide demande pour les produits de beauté Olay et SK-II, les brosses à dent Oral-B ainsi que les produits de la marque Vicks contre la toux et le rhume après un hiver plus froid que la normale.

Le groupe de Cincinatti a relevé sa prévision de croissance de bénéfice par action à 5-8% pour l'ensemble de l'exercice, au lieu de 5-7% précédemment, tablant sur un effet positif de 135 millions de dollars de la réforme fiscale.

Voir aussi :

BREAKINGVIEWS-P&G’s razor burn calls for radical salve

(Siddharth Cavale et Vibhuti Sharma à Bangalore; Véronique Tison pour le service français)

par Siddharth Cavale

Valeurs citées dans l'article : Procter & Gamble Company, Unilever (NL), Unilever, Coty