New York (awp/afp) - Procter and Gamble (P&G), le fabricant des rasoirs Gillette, a annoncé jeudi un bond de plus de 13% de ses bénéfices trimestriels, grâce à des économies, et a maintenu sa stratégie critiquée par un financier très influent à Wall Street.

Le bénéfice net a grimpé de 13,5%, à 2,2 milliards de dollars, lors des trois mois achevés fin juin, correspondant au quatrième trimestre de l'exercice fiscal 2017, a indiqué le fabricant américain de produits ménagers et d'hygiène actuellement sous la pression de l'investisseur activiste Nelson Peltz.

Ce résultat s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 85 cents, contre 78 cents attendus en moyenne par les analystes financiers.

Affecté par des effets de change défavorables, le chiffre d'affaires trimestriel a légèrement reculé de 0,14%, à 16,07 milliards de dollars, mais est supérieur aux 16,02 milliards escomptés. Hors effets de change, les revenus ont augmenté de 2%.

Seuls deux segments d'activités sur cinq ont enregistré une progression de leurs ventes: la branche beauté (shampoing, savon, crème) et les produits de la maison (lessives, détergents) ont en effet vu leurs revenus augmenter de 2% à chaque fois.

Les recettes des soins de rasage ont diminué de 2%, les produits d'hygiène à base de papier (couches, serviettes hygiéniques, essuie-tout) de 4% et la santé (complément alimentaires, pastilles, dentition) de 2%.

A défaut de miser sur son activité, le groupe de Cincinnati (nord-est) s'est focalisé sur une réduction des coûts pour préserver sa rentabilité. Les dépenses ont diminué de 7,4%.

Pour l'ensemble de l'exercice fiscal 2017, Procter & Gamble a enregistré un bénéfice net de 15,33 milliards de dollars, en hausse de 46%, pour un chiffre d'affaires de 65,06 milliards (-0,36%).

Le fabricant des shampoings Head & Shoulders table sur une croissance de 3% de ses ventes et de 5 à 7% de son bénéfice par action ajusté lors de l'exercice 2018 ayant débuté en juillet.

"Atteindre nos objectifs va demander non seulement qu'on se concentre sur l'entreprise, mais aussi qu'on évite que quelque chose ne vienne faire capoter le travail que nous faisons", a déclaré le PDG, David Taylor, cité dans le communiqué.

Le milliardaire Nelson Peltz demande à P&G de faire au moins 13 milliards de dollars d'économies supplémentaires pour enrayer l'érosion des ventes. M. Peltz, qui détient pour 3,3 milliards de dollars de titres du groupe réclame également un siège pour lui-même au sein du conseil d'administration. Il a promis une guerre des résolutions lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires prévue en octobre s'il n'obtient pas gain de cause.

"Nous, direction et conseil d'administration, sommes confiants que nous avons la bonne stratégie", a répondu jeudi M. Taylor.

afp/rp