Publicis (-2,48% à 52,22 euros) se replie après la publication jeudi matin d'un chiffre d'affaires de 1,75 milliard d'euros dont la croissance organique a déçu les analystes. En ressortant à 1%, elle passe nettement sous les attentes établies à 2,2%, du fait notamment d'un déclin de 0,5% en Europe et d'une hausse de 1,5% outre-Atlantique. En prenant en compte les effets de périmètre et de change, la croissance a atteint 4,4% sur le trimestre, dont +6,4% en Europe et +5% en Amérique du Nord.


Le groupe de publicité invoque une économie mondiale en retrait, notamment dans certains pays émergents. Il cite aussi un contexte géopolitique et économique "très difficile" en Europe, ainsi que la mauvaise passe de son agence Razorfish aux Etats-Unis, mais les observateurs évoquent aussi le projet de fusion avec son concurrent américain Omnicom, annoncé en début d'année et annulé en mai.

« Nous avons une croissance organique qui est extrêmement modeste (...) et qui ne se situe pas (...) au niveau des attentes du marché ou des nôtres », a déclaré le président du directoire Maurice Lévy à la presse.

En Europe, l'activité est très contrastée en termes organiques. Le revenu du groupe a ainsi bondi de 21,3% en Pologne et progressé de 3,8% en Allemagne comme en Europe du Nord. En France (+2,8%), la hausse est plus limitée. Enfin, Le Royaume-Uni (-2,6%) et l'Europe du Sud (-3,8%) sont nettement à la traîne.

En termes de perspectives, Publicis table sur une croissance organique globale "peu différente de celle réalisée au cours des neuf premiers mois de l'année" (+1,5%), rappelant que l'activité du quatrième trimestre est souvent changeante. Il tablait jusqu'à présent sur une croissance de 3,5%.

Il confirme en outre son objectif d'une croissance supérieure de 100 points de base à celui du marché et d'une marge supérieure de 200 points de base à celui du marché à l'horizon 2018.

Bank of America Merrill Lynch, toujours neutre sur la valeur, parle de chiffres décevants mais souligne que Publicis parle de "la fin de ce cycle" morose. Pour Jefferies, qui maintient sa recommandation Achat, le groupe souffre toujours d'une "gueule de bois" après l'annulation de sa fusion avec Omnicom, et s'apprête à progresser au même rythme que ses pairs après les avoir longtemps surclassés.

Enfin, UBS toujours neutre souligne l'importance des acquisitions dans la croissance du trimestre mais rappelle que ses concurrents Omnicom ou Interpublic Group ont affiché des croissances organiques solides sur la période.

(E.B)