Publicis Groupe (+6,01% à 55,9 euros) bondit à la tête du CAC 40 après ses résultats annuels. Le groupe a fait état d'une hausse de 25,1% de son bénéfice net part du groupe 2015 à 901 millions d'euros. Après élimination des pertes de valeur, de l'amortissement des incorporels liés aux acquisitions, des principales plus ou (moins)-values de cession et de la réévaluation des earn-out, le résultat net courant part du Groupe est de 992 millions d'euros, en hausse de 19,7 %.

Le résultat opérationnel du groupe de communication a augmenté de 28,9% à 1,378 milliard d'euros, soit une marge opérationnelle représentant 15,5% du chiffre d'affaires (en baisse après 16,3% en 2014). Ce dernier a bondi de 32,3% à 9,6 milliards d'euros en 2015, dont 1,5% de croissance organique.

Pour le seul quatrième trimestre, Publicis Groupe a fait état d'une croissance de son chiffre d'affaires de 27,2% à 2,73 milliards d'euros, dont +2,8% en organique.

En termes de perspectives, le groupe anticipe pour 2016 une progression de l'ensemble de ses indicateurs financiers : revenu, marge opérationnelle, résultat net ajusté par action, dividend pay-out malgré un contexte difficile. "L'exercice 2016 devrait se dérouler dans un environnement à croissance et inflation faibles, marqué par les incertitudes macro-économiques, la persistance de la baisse des prix des matières premières, mais également par la focalisation des clients sur le très court terme (réductions de coûts)", explique le groupe.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Troisième groupe publicitaire derrière WWP et Omnicom, aux activités réparties entre l’Europe pour 27 % et l’Amérique du nord pour 55 %, puis les BRICS, le Mexique, Indonésie, Singapour, Afrique du sud et Turquie ;
- Marché mondial en progression supérieure à 4 % pour 2015 ;
- Après l’acquisition de l’américian Sapient, nouvelle organisation du groupe équilibrée entre l’analogique pour 58 % (activités traditionnelles de publicité) et le digital, secteur de croissance des revenus et de soutien des marges pour les prochaines années ;
- Position forte aux Etats-Unis et rebond en Europe, zones à fortes marges ;
- Qualité et vision stratégique de la direction reconnue par les professionnels et les investisseurs ;
- Situation financière très saine et simplification du bilan en cours en 2015.

Les points faibles de la valeur
- Evolution sur un marché publicitaire déprimé dans les pays matures et volatil dans les pays émergents ;
- Ralentissement des facturations en Grande-Bretagne, et, surtout, aux Etats-Unis d’où le groupe tire plus de la moitié de ses revenus ;
- Perte de gros contrats à l’été 2015 ;
- Interrogations sur le remplaçant du dirigeant Maurice Lévy, très apprécié des investisseurs et prêt à partir en mai 2017 ,
- Marge d’exploitation qui ne devrait pas retrouver ses niveaux de 2008 avant 2016.

Comment suivre la valeur
- Forte sensibilité à la conjoncture américaine et au billet vert ;
- Capacités de résistance au marasme économique en Europe ;
- Avancées du plan stratégique 2018 : 6O % des revenus tirés du numérique (plan « Digital 18 » visant à une marge opérationnelle de plus de 18 % en 2018), 35 % des pays émergents, 17,3 à 19,3 % de marge opérationnelle ;
- Résultat des appels d’offres de Procter&Gamble et de US Century Fox, attendus pour fin 2015 ;
- Acquisitions attendues en Inde, 2ème marché mondial du portable où Sapient est bien implanté, et dans le numérique ;
- Objectifs 2015 d’une intégration réussie de Sapient et d’une croissance, révisée en baisse, de 1 % des facturations ;
- Capital ouvert, le premier actionnaire de Publicis avant fusion étant Elisabeth Badinter, à hauteur de 7,58 %.

Communication - Publicité
Selon les prévisions, les marchés émergents ont freiné le développement du marché publicitaire mondial en 2015. Le cabinet d'études spécialisé Zenith Optimedia a réduit de 0,2 point, à 4%, son estimation de la croissance des investissements publicitaires suite au ralentissement économique en Chine, en Russie et au Brésil. Il s'attend à ce que l'Amérique du Nord, l'Europe et le Japon contribuent davantage à la croissance globale cette année que les marchés émergents, ce qui serait une première depuis 2006. La croissance devrait remonter à 5% en 2016 grâce aux Jeux olympiques au Brésil et à l'élection présidentielle américaine. En 2016 le chiffre d'affaires de la publicité sur mobile dépassera pour la première fois celui de la presse écrite, avec 12,4% des dépenses globales contre 11,9%.