Il va sans doute falloir s'y faire : à chaque fois qu'une nouvelle information/rumeur sortira concernant l'enquête des autorités américaines sur les soupçons de favoritisme lors des appels d'offres pour des missions de production publicitaires, les titres du secteur risquent fort de se retrouver sous pression. C'est le cas aujourd'hui - Publicis (-0,73%) et WPP (-0,06%) sousperforment légèrement le CAC 40 et FTSE 100 - alors que Publicis a annoncé qu'une de ses filiales avait été contactée par le ministère de la Justice américain.

"Le groupe appuyé d'un conseil extérieur collaborera à l'enquête de façon complète et productive", a précisé la société française.

Publicis est la troisième société du secteur des agences de publicité à faire état de contacts de ce type après IPG et Omnicom. Les choses semblent donc se confirmer depuis que le Wall Street Journal a révélé, le 7 décembre, l'existence de ces investigations.

D'après le quotidien, le Département de la Justice cherche à savoir si les principales agences opérant aux Etats-Unis - WPP, Publicis, Havas, Omnicom pour ne citer que les principales - n'auraient pas favorisé leurs propres filiales au détriment de prestataires indépendants en obligeant ces derniers à augmenter leurs prix afin de livrer des prestations vidéo après des appels d'offres.

En fait, la confirmation de ces investigations tend surtout à alourdir l'ambiance autour des agences de publicité. Bien sûr, il n'est pas question pour l'instant d'une quelconque condamnation ou d'une amende mais, comme le notent les analystes depuis plusieurs jours, cette affaire intervient à la fin d'une année déjà marquée par un rapport très critique de l'association américaine des annonceurs publié l'été dernier. Ce dernier mettait notamment en cause des pratiques "non-transparentes" faites notamment de remises consenties par les médias aux publicitaires que ce derniers ne répercutent pas sur leurs donneurs d'ordres (les annonceurs). 

Reste que l'activité de prestation vidéo, mise en cause dans l'enquête actuellement menée, ne représente qu'une petite partie du chiffre d'affaires des agences, notent aussi les brokers.