Les investisseurs accueillent fraîchement les résultats semestriels de Publicis, marqués par un net ralentissement de la croissance au deuxième trimestre. Le titre évolue à rebours de la tendance et cède 5,1% à 55,9 euros, soit la plus forte baisse du principal indice parisien.

Le revenu consolidé du géant français de la publicité, qui a annoncé il y a quelques semaines l'échec de sa fusion avec son homologue américain Omnicom, est ressorti à 1,76 milliard d'euros sur les trois derniers mois, en repli de 1,5% en glissement annuel (+0,5% de croissance organique). Il a été particulièrement affecté par la vigueur de l'euro.

Autre donnée décevante : le résultat net part du groupe (RNPG) a diminué de près de 17% à 260 millions d'euros.

La marge opérationnelle a, elle, reculé de 12% à 13% sur le semestre, contre 13,7% sur les six premiers mois de l'exercice 2013.

'Comme nous l'avions prévu depuis l'automne dernier, le deuxième trimestre marque le pas. Il faut toutefois souligner que la faiblesse est plus forte qu'attendu du fait du retard de croissance en Europe et dans les économies émergentes, et surtout de décalages ou d'annulations de campagnes de certains clients', a détaillé Maurice Lévy, Président du Directoire de Publicis.

Ce dernier s'est toutefois voulu rassurant concernant les perspectives du groupe à long terme, soulignant que le plan à l'horizon 2018 est actuellement 'en cours de révision pour tenir compte de la nouvelle donne des marchés et des investissements à faire pour atteindre plus tôt tous (les) objectifs de transformation'.

'La qualité des remontées de nos différentes entités nous permet d'être confiants dans la possibilité d'atteindre tous nos objectifs', a-t-il poursuivi.

Parmi les analystes ayant réagi à cette publication, Nomura a reconduit son conseil 'neutre' avec un objectif de cours également maintenu à 68 euros. L'intermédiaire, qui redoute une révision à la baisse des prévisions qui seront publiées en septembre, tablait sur une croissance organique de 1,3% au deuxième trimestre et a également été déçu par la marge opérationnelle.

'Si le consensus s'attendait à un trou d'air sur la croissance organique au deuxième trimestre, signe que le groupe avait sans doute guidé à la baisse les anticipations des analystes, le ralentissement est plus vif que prévu avec une croissance organique tout juste positive', a de son côté constaté Aurel BGC, selon lequel Publicis devrait rater son objectif de croissance organique de 4% ou plus cette année, de l'aveu même de la direction générale.

Il se pourrait d'après l'analyste que la fusion avortée avec Omnicom explique une part de la déception sur les chiffres semestriels, alors que certains clients s'étaient montrés sceptiques sur l'idée de ce rapprochement.


Copyright (c) 2014 CercleFinance.com. Tous droits réservés.