Publicis décroche de 7,99% à 53,64 euros, son plus bas niveau depuis mi-avril. Les investisseurs sanctionnent la baisse inattendue de ses revenus au deuxième trimestre : -2,1% en organique, à 2,198 milliards d'euros. Le consensus tablait certes sur un tassement par rapport au premier trimestre - le chiffre d'affaires était attendu en croissance de 1,1% après +1,6% entre janvier et mars - mais en aucun cas sur un recul de l'activité.

Pour l'expliquer, Publicis évoque deux "aléas conjoncturels", ce qui suggère au passage que son activité devrait repartir sur de meilleures bases au cours des prochains trimestres. D'abord, la base de comparaison avec le deuxième trimestre 2017 a été jugée difficile : la croissance organique avait été de 0,8% sur cette période. Ensuite, la mise en place de la RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données) en Europe a entrainé des suspensions temporaires de campagnes. UBS estime que l'impact de ce dernier élément est compris entre 10 et 30 points de base de croissance au deuxième trimestre.

Publicis a également souffert d'une "difficulté opérationnelle dans (son) activité très volatile de représentants commerciaux dans la santé aux Etats-Unis." Son impact sur l'activité de Publicis Health a été de l'ordre de 30 millions d'euros sur le trimestre, soit 1,3 point de croissance organique en moins.

Publicis améliore sa rentabilité malgré la baisse de son activité

La dégradation de l'activité enregistrée au deuxième trimestre s'est logiquement répercutée sur les comptes semestriels de Publicis. Son chiffre d'affaires a baissé sur cette période de 0,4% en organique à 4,28 milliards d'euros. Le consensus était de +1,3%.

Ces ratés au niveau du chiffre d'affaires du groupe ont largement éclipsé l'amélioration de sa rentabilité. Au premier semestre, la marge opérationnelle de Publicis a progressé de 60 points de base à 14,3%, dépassant le consensus de 40 points de base. Cette amélioration provient de la baisse des charges de restructuration pour 30 points de base, et des effets des plans de réductions de coûts déployés au cours des 18 derniers mois pour 70 points de base. Leur effet a été compensé en partie par les investissements (-30 points de base).

Les investisseurs n'ont pas non plus tenu compte des perspectives pourtant rassurantes de Publicis. Le groupe prévoit notamment d'engranger dès le troisième trimestre les premiers revenus liés aux récents gains de budgets. La dynamique est solide de ce côté puisque Publicis a remporté récemment les contrats Lenovo, Nestlé aux Etats-Unis et P&G Shopper au Royaume-Uni.

Publicis a confirmé que sa croissance organique 2018 devrait dépasser celle de 2017 (+0,8%) en dépit de ce mauvais début d'année.