Paris (awp/afp) - Le géant français de la publicité, Publicis, a publié jeudi un chiffre d'affaires en recul de 8,2% pour le premier trimestre, mais une croissance organique meilleure que prévu à +1,6% tout en se montrant "prudent" pour la suite.

Le revenu net du groupe s'affiche à 2,082 milliards d'euros, avec un impact négatif des variations de change de 217 millions, soit près de 10%, sur les trois premiers mois de l'année.

Cette performance est supérieure aux attentes des analystes qui tablaient, selon le consensus publié par le fournisseur de données financières, Factset, sur une croissance organique (à taux de change et périmètre constants) de 0,5%.

Elle est aussi conforme à la prévision du groupe d'un "premier trimestre positif avec un rebond significatif par rapport à 2017".

Le groupe affichait l'an dernier à la même période un recul de 1,2% en organique de son activité.

"On a eu un premier trimestre plutôt bon mais on reste très prudent parce que le contexte de marché est difficile", a commenté le président du directoire, Arthur Sadoun, au cours d'une réunion avec des journalistes.

Le groupe affiche une croissance organique de 2,8% aux Etats-Unis, qui pèse pour la moitié de son chiffre d'affaires.

La progression aux Etats-Unis est "vraiment importante" puisqu'"après un bon deuxième semestre on continue sur une bonne tendance", a relevé Arthur Sadoun.

C'est sur ce marché que le nouveau modèle mis en place par Publicis "est le plus avancé", avec une connexion des données et de la technologie et c'est aussi un marché très compétitif, a-t-il rappelé.

C'est sur ce marché que le nouveau modèle mis en place par Publicis "est le plus avancé", avec une connexion des données et de la technologie et c'est aussi un marché très compétitif, a-t-il rappelé.

Le groupe explique une performance plus modeste en Europe, qui ne progresse que de 0,3% en organique, par une base de comparaison élevée.

L'Asie-Pacifique est en retrait de 4,6% en organique en raison de l'arrêt d'un contrat de "call center" avec la compagnie aérienne Qantas, note encore Publicis.

"On savait que le 1er trimestre était un moment de vérité pour le +new business+", soit les nouveaux budgets, et il s'avère concluant avec des gains de budgets mondiaux de marques comme Mercedez-Benz, Cambell's, Carrefour ou Marriott, a noté Arthur Sadoun.

Au total, le premier trimestre rend Publicis "confiant" sur sa capacité à tenir ses objectifs d'une amélioration cette année de la croissance organique et du taux de marge opérationnelle par rapport à 2017.

Publicis a annoncé en mars à l'occasion d'une journée investisseurs vouloir porter la croissance organique de son activité à 4% à l'horizon 2020, après 0,8% l'an dernier.

Après une marge opérationnelle de 15,5% en 2017, le groupe s'est fixé comme objectif d'améliorer son taux de marge opérationnelle "de 30 à 50 points de base par an sur la période 2018-2020", soit entre 16,4% et 17% au maximum à l'horizon 2020.

Arthur Sadoun n'a pas souhaité commenter directement la démission surprise samedi de Martin Sorrell, patron de WPP, grand concurrent de Publicis après 33 ans à la tête de sa société.

Ce départ s'inscrit dans "un contexte plus large de reconfiguration du marché de la communication", avec un rôle grandissant des plateformes et un rôle toujours plus grand des données, a-t-il noté.

afp/al