Washington (awp/afp) - Broadcom, dont l'offre de rachat de Qualcomm a été de nouveau rejetée jeudi, a annoncé vendredi qu'il verserait 8 milliards de dollars à son concurrent américain si son projet d'acquisition se heurtait au refus des autorités de la concurrence.

Cette proposition de dédommagement intervient au lendemain du refus de l'offre améliorée de plus de 121 milliards de dollars hors dette, le conseil d'administration de Qualcomm ayant jugé que non seulement l'opération sous-évaluait l'entreprise mais pourrait également se heurter au blocage des autorités de la concurrence.

Pour convaincre son concurrent d'accepter l'offre, Broadcom, basé à Singapour, est en outre disposé à payer 6% de la partie en liquide de l'offre, soit 3,6 dollars par action, si l'offre n'était pas finalisée dans les 12 mois, selon une lettre envoyée à Qualcomm et rendue publique vendredi par Broadcom.

"Nous souhaitons souligner de nouveau que 82 dollars par action est notre meilleure offre et notre dernière offre", prévient néanmoins le PDG de Broadcom, Hock Tan.

L'offre prévoit que sur les 82 dollars par action, 60 dollars soient payés en liquide. Evaluée à plus de 121 milliards de dollars hors dette, cette proposition serait un record dans le secteur technologique si elle venait à se réaliser.

M. Tan s'est par ailleurs félicité de la proposition de rencontre annoncée jeudi par Qualcomm.

"Nous vous exhortons à nous rencontrer sans délai et nous sommes disposés à le faire ce samedi ou ce dimanche à New York ou dans un autre endroit nous convenant mutuellement", souligne Hock Tan.

Un rachat de Qualcomm, qui fabrique notamment des composants pour Apple, créerait un mastodonte dans un secteur en pleine consolidation face au développement de technologies liées aux véhicules autonomes et à la 5G. L'examen d'une telle opération par les autorités de la concurrence se révèlerait long et ardu, avec potentiellement à la clé des cessions d'actifs imposées par le régulateur.

Outre les problèmes de concurrence, le patron de Qualcomm, Paul Jacobs, a aussi fait valoir jeudi que l'offre de Broadcom ne prenait pas en compte le rachat en cours de son concurrent néerlandais NXP ou encore "les perspectives importantes" que va permettre l'arrivée de la 5G, l'internet mobile ultrarapide.

Broadcom est né du rachat en 2015 du groupe américain du même nom par le groupe américano-singapourien Avago Technologies.

Après une rencontre avec le président américain, Donald Trump, en novembre, le groupe avait indiqué qu'il comptait se relocaliser aux Etats-Unis. Qualcomm pour sa part a son siège à San Diego (Californie).

afp/rp