(Actualisé avec des précisions, cours de Bourse, contexte)

par Supriya Kurane et Svea Herbst-Bayliss

13 avril (Reuters) - Le fonds spéculatif Jana Partners estime que l'activité du spécialiste des semiconducteurs Qualcomm dans les puces "ne vaut pratiquement rien" aux cours actuels et le presse de la scinder en tout ou partie d'avec son segment brevets pour "rétablir la confiance de l'investisseur".

Dans une lettre trimestrielle adressée lundi aux investisseurs, le fonds new-yorkais veut aussi que Qualcomm réduise les coûts, accélère les rachats d'actions, améliore la communication et renouvelle son conseil d'administration.

"Nous pensons que le conseil d'administration et la direction reconnaissent la nécessité de s'attaquer à cette sous-performance historique et d'améliorer la perception qu'ont les investisseurs de l'entreprise", écrit Jana.

Le fonds juge également que Qualcomm doit prendre d'autres initiatives que les rachats d'actions et notamment envisager des accords stratégiques. Il précise détenir 4,4 millions d'actions Qualcomm environ, après avoir investi dans les deux milliards de dollars dans la société.

En réponse à Jana, Qualcomm a fait part de sa volonté de "maintenir un dialogue actif avec tous les actionnaires".

Le fondeur américain, dont la capitalisation boursière s'élève à 114 milliards de dollars (108 milliards d'euros), a confirmé son projet de racheter pour 15 milliards de dollars d'actions, dont 10 milliards sur les 12 prochains mois.

Bien que l'essentiel du chiffre d'affaires de Qualcomm provienne de la vente de ces puces, qui permettent la connexion entre les appareils et les réseaux téléphoniques, la majeure partie de ses bénéfices est tirée de ses brevets pour sa technologie très répandue de téléphonie mobile CDMA.

De fait, l'activité semiconducteurs est soumise à une concurrence féroce dans un marché des puces pour smartphones très encombré. Ainsi, client de longue date de Qualcomm, Samsung Electronics a pourtant choisi de développer ses propres puces pour son nouveau téléphone Galaxy 6S, ignorant la Snapdragon de l'américain.

De surcroît, Qualcomm a accepté de régler une amende de 975 millions de dollars en Chine en février, mettant un terme à une enquête de 14 mois sur des pratiques anticoncurrentielles présumées dans les semiconducteurs.

Qualcomm avait lancé en 2000 la procédure de scission de ses activités dans les puces avant de renoncer l'année suivante, selon le Wall Street Journal.

L'action Qualcomm est en baisse marginale sur le Nasdaq, de 0,35%.

BREAKINGVIEWS (Bertrand Boucey et Wilfrid Exbrayat pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Samsung Electronics Co Ltd, QUALCOMM, Inc.