Le marché asiatique, principal responsable de la chute des ventes de cognac de Rémy Cointreau, semble reprendre goût à l'eau-de-vie des Charentes. Les exportations totales de cognac vers l'Asie ont effet progressé de 11% en mars, après +8% en février, selon Berenberg citant le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC). Dans une note publiée ce matin, le broker estime que cette performance témoigne d'une apparente amélioration de la tendance dans la région.

L'enjeu est d'importance. L'an dernier, tous les acteurs du cognac, que ce soit LVMH, propriétaire de Hennessy, numéro un mondial du secteur, ou Pernod Ricard (Martell) ont vu leurs ventes baisser en Asie, et notamment en Chine en raison des mesures anti-corruption prises par Pékin et du fléchissement de la croissance.

Mais Rémy Cointreau souffre largement plus que ses concurrents, par son positionnement haut de gamme (ce sont les eaux-de-vie les plus chères de Rémy Martin qu'il vend en Chine, sans parler de Louis XIII, son flacon ultra-luxe à plus de 2.000 euros) mais aussi par sa dépendance vis-à-vis du seul cognac. Ce dernier pèse pour 80% du résultat opérationnel du groupe et la Chine pour environ 40%.

A l'échelle mondiale, les exportations ont progressé le mois dernier de 9% après +5% en février, soutenues également par la vigueur américaine (+25% après +15% en février).

Autre motif de satisfaction, les catégories haut-de-gamme (Napoléon, XO et Hors d'âge), les plus rentables, ont progressé de 16% après une chute de 19% en février, une première augmentation des volumes depuis août 2013.

En Bourse, les investisseurs ont bien accueilli ces chiffres : Rémy Cointreau gagne 2,91% à 65,03 euros.

(P-J.L)