Rémy Cointreau est, une fois encore, mal récompensé pour des performances opérationnelles pourtant solides. Comme c'est le cas depuis de nombreux trimestres, le titre du groupe de spiritueux subit des dégagements - il recule de 1,73% à 133,70 euros - liés principalement à sa valorisation jugée élevée. UBS estime que Rémy Cointreau se traite sur un PER (cours sur résultat) de 34,7 fois les résultats 2018, supérieur de 76% à celui du secteur européen des biens de consommation.

Jefferies évoque, lui, un ratio PER de 31 fois les résultats 2019 contre 21,1 fois pour le secteur européen des fabricants de boissons (beverages).

A cette problématique s'ajoute depuis quelques mois une préoccupation qui trouve sa source dans les effets de changes défavorables que Rémy Cointreau subit de manière récurrente.

Au quatrième trimestre, clos fin mars, de son exercice 2017-2018, Rémy Cointreau a vu ses ventes progresser de 2,6% à 264,9 millions d'euros. Le consensus était à 269,6 millions et les analystes attribuent précisément cette sousperformance aux effets de changes. D'ailleurs, à changes constants, Rémy Cointreau a largement dépassé les attentes. Ses ventes ont bondi de 12,8% au quatrième trimestre, surpassant le consensus de 140 points de base.

Si le groupe français a fait mieux que prévu sur ses deux segments de marché - le cognac de la Maison Rémy Martin et les liqueurs - il a surtout bénéficié à plein du Nouvel An chinois qui a dopé ses ventes de cognac en Asie. Ainsi, les ventes de la Maison Rémy Martin ont bondi de 18,3% en organique au quatrième trimestre, à 183,5 millions d'euros. Selon une estimation d'UBS, elles ont augmenté d'environ 19% en Asie-Pacifique.

Avec cette fin d'exercice dynamique, Rémy Cointreau a dévoilé un chiffre d'affaires annuel de 1,127 milliard d'euros, en croissance de 2,9%. En organique, il a progressé de 7,2%. Là encore, les changes ont joué les trouble-fêtes puisque le consensus était à 1,131 milliard d'euros mais 6,9% de croissance organique.

Rémy Cointreau a, comme prévu, confirmé sa perspective d'une croissance de son résultat opérationnel courant sur l'exercice 2017-2018 à devises et périmètre constants.?