Rémy Cointreau progresse de 4,91% à 61,34 euros, soutenu par le recul moins prononcé que prévu de ses résultats semestriels. Sur la période de six mois close fin septembre, le deuxième groupe de spiritueux français a vu son résultat opérationnel courant (ROC) reculer de 23,1% à 102,1 millions d'euros. A périmètre et change constants, la baisse est ressortie à 14,6%. Plus pessimiste, le marché tablait sur un ROC 89 millions d'euros, soit en repli de 30%.

Indicateur de référence de rentabilité, la marge opérationnelle courante a chuté de 2,2 points à 21,6%, pénalisée par le cognac Rémy Martin dont la marge est tombée à 28,2% (contre 34,3% un an plus tôt), avec un résultat opérationnel qui a décroché de 27,7% à 78 millions.

Le groupe familial avait déjà fait dévoilé en octobre dernier un chiffre d'affaires en recul de 15,5% (-5,6% à taux de changes constants). A l'image du secteur du luxe, le fabricant de cognac est frappé de plein fouet par la politique anti-ostentatoire du gouvernement chinois qui pèse sur la consommation de spiritueux haut de gamme.

Rémy Martin est d'autant plus pénalisé qu'il a toujours misé sur une montée en gamme avec son illustre marque Louis XIII (cognac ultra haut de gamme à plus de 2 000 euros la bouteille), très prisée dans l'ex-empire du Milieu. Or, Rémy Martin représentait l'an dernier 60% du chiffre d'affaires du groupe et 80% de ses résultats.

Le groupe familial, propriétaire également de la liqueur Cointreau et du rhum Mount Gay, a cependant confirmé sa prévision d'un retour à la croissance organique de ses ventes et de ses résultats sur l'ensemble de l'exercice.

Cette publication a été bien accueillie par les analystes, qui soulignent que la bonne performance de la division Liqueur & Spiritueux, combinée à une baisse des dépenses marketing, avait permis au groupe charentais de compenser en partie la faiblesse du cognac. Les brokers attendent désormais plus de précision sur l'environnement en Chine, principal catalyseur du titre, selon Gilbert Dupont.