Paris (awp/afp) - L'industrie automobile française a tourné la page de la crise et, deux jours après PSA, c'est au tour du groupe Renault de publier un bénéfice net "record" au premier semestre, de 2,4 milliards d'euros, et de confirmer ses objectifs.

Le bénéfice net a bondi de 58,7% sur ces six premiers mois.

La croissance est due en grande partie à Renault, mais également à la contribution de son partenaire japonais, Nissan, qui intègre au premier trimestre un produit exceptionnel lié à la vente de sa participation dans l'équipementier Calsonic Kansei.

Le constructeur automobile voit également son chiffre d'affaires atteindre le niveau jamais enregistré auparavant de 29,5 milliards d'euros, en croissance de 17,3%, bénéficiant d'une "croissance forte (...) dans toutes les régions et de toutes les marques", a détaillé vendredi à la presse la directrice financière du groupe, Clotilde Delbos.

Les ventes ont été dopées par l'intégration du russe Avtovaz au 1er janvier, et, hors cette consolidation, elles sont en hausse de 12,2%. Le constructeur des Lada, numéro un du marché russe, renfloué en 2016 par Renault, a annoncé jeudi se rapprocher de son objectif fixé pour 2018 d'un retour au bénéfice d'exploitation.

La Russie est désormais le deuxième marché du groupe, derrière la France.

Les ventes aux partenaires, notamment le démarrage de la production de la Nissan Micra dans les usines européennes, contribuent également à cette croissance - Renault fabrique par ailleurs des utilitaires Fiat, Opel et Mercedes dans ses usines. Le groupe évoque également, dans un communiqué, le "dynamisme de (son) activité CKD en Iran et en Chine".

OBJECTIFS CONFIRMÉS

Renault a confirmé ses objectifs, pour 2017, d'une croissance de sa marge opérationnelle et de son chiffre d'affaires à changes constants au-delà de l'impact d'Avtovaz, et un flux de trésorerie opérationnel de l'automobile positif.

Le groupe vise un chiffre d'affaires de 70 milliards d'euros et une marge opérationnelle de 7% à horizon 2022, ainsi qu'un flux de trésorerie positif.

Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, a assuré jeudi, à l'occasion de la publication des résultats de Nissan, que l'alliance Renault-Nissan, récemment élargie à Mitsubishi Motors, était "bien placée" pour conquérir le premier rang mondial cette année, devant Volkswagen et Toyota, après avoir vendu 5,27 millions d'unités entre janvier et juin.

La marge opérationnelle du groupe (marques Renault, Dacia, Renault Samsung Motors, Alpine et Lada) atteint également un plus haut historique, 1,8 milliard d'euros (6,2% du chiffre d'affaires). Hors Avtovaz, elle progresse de 17,9%, et représente 6,4% du chiffre d'affaires.

La croissance de l'activité y a contribué pour 346 millions d'euros, et la baisse des coûts industriels pour 204 millions. "Les efforts de réduction des coûts sont revenus à un niveau plus traditionnel", a commenté Clotilde Delbos, faisant référence aux six millions d'euros du premier semestre 2016.

En revanche, la hausse du prix des matières premières a pénalisé la marge opérationnelle à hauteur de 132 millions d'euros, et l'effet de change à hauteur de 99 millions, notamment du fait de la dépréciation de la livre sterling.

Le flux de trésorerie libre de la division automobile de Renault, indicateur très suivi dans l'industrie, est quant à lui en recul de 6%, à 358 millions d'euros.

Cette publication faisait dévisser le titre Renault à la Bourse de Paris: à 9h30 (7h30 GMT), il cédait 6,42%, à 75,84 euros, dans un marché en baisse de 1,09%.

Le concurrent hexagonal de Renault, le groupe PSA, a également publié cette semaine un bénéfice "record" pour le premier semestre, de 1,25 milliard d'euros.

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