(Actualisé avec les commentaires du ministre de l'Economie)

PARIS, 24 juillet (Reuters) - Le ministre de l'Economie et des Finances a exhorté lundi les salariés de l'équipementier GM&S Industry à adhérer au projet de reprise du groupe GMD, dernier obstacle, selon lui, à la réussite des négociations.

"Leur adhésion au projet est une condition essentielle à la réussite de la reprise", a indiqué Bruno Le Maire dans un communiqué.

Il les encourage donc, "compte tenu des efforts réalisés par l’ensemble des parties, à considérer favorablement la solution qui est aujourd’hui sur la table".

Le tribunal de commerce de Poitiers a prolongé lundi la période d'activité de l'équipementier GM&S Industry jusqu'au 31 juillet, accordant une nouvelle fois un sursis aux parties prenantes au dossier pour qu'elles s'entendent sur une offre ferme. A défaut d'un tel accord, la liquidation sèche pourrait être prononcée.

Le groupe GMD propose de reprendre 120 salariés sur 277. Il réclame cependant la conclusion d'un bail sur les bâtiments hébergeant GM&S, l'obtention d'un financement de 15 millions d'euros en vue de la modernisation de l'usine, ainsi que l'adhésion des salariés au projet.

Au ministère de l'Economie, on indique que les deux premières conditions suspensives devraient être définitivement levées cette semaine. Reste encore la question de l'approbation de l'offre par le personnel.

Le président du groupe GMD, Alain Martineau, devrait se rendre dans l'usine de La Souterraine jeudi pour "présenter son projet et recueillir l'avis des salariés", précise le gouvernement. Les salariés regrettent que le tribunal n'ait pas prolongé la période d'observation jusqu'en septembre pour leur laisser le temps, selon eux, de convaincre le groupe GMD de reprendre davantage de travailleurs.

"A quoi arrive-t-on aujourd'hui? A des jugements successifs, où chaque fois, vous êtes sur le grill sans savoir ce qui va se passer", a déclaré à la presse l'avocat des salariés, Jean-Louis Borie. "Tout ça ne me satisfait pas. Tout ça est trop court."

C'est la troisième fois que le tribunal accorde un délai d'une semaine aux acteurs du dossier pour leur laisser le temps de s'entendre. La première fois, le groupe GMD avait seulement manifesté son intérêt mais n'avait pas déposé d'offre. La deuxième fois, aucune des clauses suspensives n'avait pas été remplies.

"A vous de continuer à vous battre pour faire en sorte que le site puisse perdurer et que ceux qui malheureusement resteraient ou resteront sur le carreau soient indemnisés à hauteur du préjudice qui est le leur", a poursuivi l'avocat.

Les salariés ont bloqué la semaine dernière le site de Renault à Fouchères, dans l'Yonne, pour faire entendre leurs revendications. Ils avaient auparavant bloqué l'usine de PSA à Sept-Fons, dans l'Allier. (Caroline Pailliez et Cyril Camu, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : Peugeot, Renault