VASTE PROCESSION FUNÉRAIRE EN IRAK POUR LE GÉNÉRAL IRANIEN SOLEIMANI

BAGDAD - Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé samedi à Bagdad aux funérailles du général iranien Qassem Soleimani, du chef de milice irakien Abou Mahdi al Mouhandis et des autres victimes de la frappe aérienne lancée par les Etats-Unis dans la nuit de jeudi à vendredi près de la capitale irakienne.

Ordonné par Donald Trump, cet assassinat ciblé du plus éminent responsable militaire iranien fait craindre un embrasement entre les Etats-Unis et l'Iran même si le président américain a assuré que son initiative visait à empêcher une guerre et non à en déclencher une, Qassem Soleimani étant selon lui en train de fomenter des attaques contre des Américains.

Samedi soir, une roquette s'est abattue non loin de l'ambassade des Etats-Unis, au coeur de la "zone verte", un secteur sous haute sécurité de Bagdad, et deux autres ont visé une base aérienne abritant des forces américaines, à 80 km de là, a fait savoir l'armée irakienne dans un communiqué.

Une roquette est également tombée sur le quartier de Jadriya, proche de la "zone verte". Ces tirs, qui n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat, n'ont fait aucun mort.

Gholamali Abuhamzeh, un commandant des Gardiens de la révolution cité samedi par l'agence Tasnim, a déclaré que l'Iran se vengerait contre les Américains "partout où ils sont à notre portée", en citant notamment le détroit d'Ormuz, par où transite environ un tiers du transport maritime mondial de pétrole, et Tel Aviv en Israël.

A WASHINGTON, Donald Trump a affirmé samedi que les Etats-Unis avaient identifié 52 sites iraniens qu'ils frapperaient en cas d'attaques de l'Iran contre des Américains ou des objectifs américains, en réponse à la frappe aérienne américaine au cours de laquelle le général Soleimani est mort.

Les Etats-Unis "ont identifié 52 sites iraniens (...) dont certains sont de très haut niveau et importants pour l'Iran", écrit le président américain sur Twitter, précisant que les 52 cibles représentaient les 52 Américains qui avaient été retenus en otage à l'ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979.

"Les Etats-Unis ne veulent plus de menaces !", poursuit-il.

A PARIS, Emmanuel Macron s'est entretenu samedi, par téléphone, avec son homologue irakien, Barham Saleh, avec lequel il s'est engagé à rester en contact pour éviter une "aggravation supplémentaire des tensions" consécutives à l'assassinat de Soleimani.

"Face à l’accroissement des tensions, il a rappelé son attachement à la sécurité et à la souveraineté de l’Irak", est-il écrit dans un communiqué de l'Elysée.

"Les deux présidents sont convenus de rester en contact étroit pour éviter une aggravation supplémentaire des tensions et agir pour la stabilité de l’Irak et de la région dans son ensemble", peut-on lire également.

---

FRANCE-LE PARQUET ANTITERRORISTE SE SAISIT DE L'ENQUÊTE SUR VILLEJUIF

CRETEIL, Val-de-Marne -Le parquet national antiterroriste a repris la main, samedi, sur l'enquête ouverte à la suite de l'attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessés vendredi à Villejuif (Val-de-Marne).

Cette décision a été prise à la lumière des premiers éléments issus des investigations, notamment concernant la "radicalisation" de l'assaillant, converti à l'islam, et son niveau de préméditation, est-il précisé dans un communiqué du parquet.

C'est un tournant dans le dossier, qui avait été confié au parquet de Créteil dans la foulée de l'agression, survenue dans un jardin public de la proche banlieue de Paris.

Il s'agit désormais d'une enquête pour "assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteur terroriste criminelle".

---

NOUVELLE MANIFESTATION À PARIS CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

PARIS - Quelques milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris contre la réforme des retraites, alors que le mouvement de contestation et de grèves contre ce projet entrera dimanche dans son deuxième mois sans que gouvernement et opposants ne paraissent se rapprocher d'un éventuel compromis.

Le cortège, au sein duquel figuraient des Gilets jaunes, est parti de la gare de Lyon pour se rendre à la gare de l'Est en passant par la place de la République.

"Il faut que les gens réfléchissent un peu à ce qu'ils veulent en termes de modèle de société", a dit Jean-Gabriel Mahéo, un technicien industriel se qualifiant de Gilet jaune, à Reuters. "Si jamais le système qui est proposé passe (...) ce sera une catastrophe sociale."

Le gouvernement veut instaurer un système universel de retraites par points supprimant les régimes spéciaux. Il veut aussi créer un âge pivot à 64 ans avant lequel les personnes partant à la retraite subiront une décote financière.

Les négociations entre gouvernement et syndicats doivent reprendre ce mardi.

---

GHOSN A FUI APRÈS L'ARRÊT D'UNE SURVEILLANCE DEMANDÉE PAR NISSAN-SOURCES

TOKYO - Carlos Ghosn s'est enfui de sa résidence à Tokyo après qu'une société privée de sécurité embauchée par Nissan a arrêté sa surveillance, ont déclaré samedi trois sources proches du dossier à Reuters.

L'ancien patron de Renault et de Nissan, qui était assigné à résidence au Japon dans l'attente de son procès pour malversations financières, a fui au Liban en début de semaine pour se soustraire à un système judiciaire japonais qu'il qualifie de "partial".

Carlos Ghosn affirme avoir organisé seul son départ, sans l'assistance de sa famille.

Dans l'attente de son procès, Nissan avait chargé une société de sécurité de le surveiller pour s'assurer qu'il ne rencontrait aucune personne impliquée dans le dossier, ont dit les trois sources.

Les avocats de Carlos Ghosn avaient cependant exigé l'arrêt de cette surveillance au motif qu'elle violait les droits de leur client et l'ancien président de Nissan s'apprêtait à porter plainte contre cette société de sécurité, ont ajouté les sources.

L'entreprise de sécurité a mis fin à sa surveillance le dimanche 29 décembre, selon ces sources.

---

FRANCE-LE GOUVERNEMENT TABLE SUR 1,3% DE CROISSANCE EN 2019 ET 2020

PARIS - Le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, dit s'attendre à une croissance du PIB de 1,3% cette année et l'an prochain.

"Les perspectives économiques de la France sont bonnes et solides", déclare-t-il dans une interview au Journal du dimanche.

Selon Bruno Le Maire, la grève organisée depuis le 5 décembre, notamment dans le secteur des transports, à l'appel des syndicats hostiles au projet de réforme des retraites ne devrait pas tirer la croissance vers le bas, mais à condition qu'un "compromis (soit) trouvé rapidement".