CARLOS GHOSN SE DIT VICTIME D'UN COMPLOT QUI L'A ARRACHÉ À SA FAMILLE

BEYROUTH - Carlos Ghosn s'est livré mercredi à un réquisitoire contre la justice japonaise, affirmant que les accusations portées contre lui étaient fausses et que les conditions dans lesquelles il avait été détenu puis assigné à résidence au Japon visaient à le "briser".

L'ancien patron de Renault et de Nissan, qui s'est spectaculairement soustrait à son assignation à résidence au Japon pour se réfugier au Liban dans les tout derniers jours de l'année dernière, a ajouté avoir été victime d'un complot associant des cadres dirigeants de Nissan et les procureurs de Tokyo pour se débarrasser de lui.

S'exprimant lors d'une conférence de presse très attendue, au siège du Syndicat de la presse libanaise à Beyrouth, sa première apparition publique depuis sa fuite spectaculaire, Carlos Ghosn a expliqué que son évasion avait été "la décision la plus difficile de (s)a vie".

Mais "je n'avais pas d'autre choix que la fuite pour me protéger et protéger ma famille", a-t-il ajouté, accusant le procureur japonais d'avoir menacé d'agir contre sa famille et de tenter de le "briser" pour qu'il avoue les faits qui lui étaient reprochés.

Refusant de dire comment il était parvenu à quitter le Japon, il a en revanche exposé longuement sa défense contre les accusations de malversations financières qui lui ont valu d'être arrêté le 19 novembre 2018 à Tokyo. "Je n'aurais jamais dû être arrêté, les accusations portées contre moi sont fausses", a-t-il dit, se disant victime d'une "campagne orchestrée" contre lui et d'une "arrestation montée de toutes pièces".

Les procureurs de Tokyo ont jugé en revanche que Carlos Ghosn n'avait pas réussi à justifier ses actes et que ses accusations de collusion avec des cadres dirigeants de Nissan étaient erronées.

La ministre japonaise de la Justice a déclaré que les accusations de Carlos Ghosn à l'encontre du système judiciaire japonais étaient "absolument intolérables".

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LES FRAPPES DE L'IRAN AVAIENT POUR BUT DE TUER DU PERSONNEL AMÉRICAIN, DIT UN GÉNÉRAL US

WASHINGTON - Les tirs de missiles iraniens dans la nuit de mardi à mercredi contre la base aérienne d'Al-Assad, en Irak, avaient pour but de tuer du personnel américain, a déclaré un haut officier militaire américain, ajoutant qu'il était prématuré de dire que Téhéran ne lancerait pas de nouvelles attaques.

Cette déclaration est intervenue quelques heures après que le président américain Donald Trump a estimé que l'Iran "lâchait prise" après les frappes de mercredi destinées à venger la mort du général Qassem Soleimani.

S'exprimant devant des journalistes, le général Mark Milley a déclaré que des membres de l'armée, dont lui-même, s'attendaient à ce que les milices chiites soutenues par l'Iran mènent des attaques contre les troupes américaines en Irak et en Syrie. "C'est une possibilité très réelle", a-t-il dit.

Dans la soirée, le vice-président américain Mike Pence a déclaré dans un entretien à la chaîne CBS News que les Etats-Unis disposaient de renseignements indiquant que l'Iran avait demandé aux milices chiites de ne pas attaquer de cibles ou de civils américains.

Selon le général Milley, les missiles iraniens disposaient d'une importante puissance explosive et étaient selon lui destinés à causer des dégâts importants. "D'après ce que j'ai vu et ce que je sais, (les frappes) visaient à causer des dommages structurels, à détruire des véhicules, du matériel et des avions et à tuer du personnel. C'est mon évaluation personnelle, mais les analyses sont entre les mains de professionnels du renseignement", a-t-il dit.

Des sources gouvernementales américaines et européennes ont dit que l'Iran aurait délibérément fait en sorte que les missiles ne fassent pas de victimes dans les rangs américains, pour ainsi éviter une surenchère militaire tout en affirmant sa fermeté.

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DES ROQUETTES TIRÉES DANS LA "ZONE VERTE" À BAGDAD

BAGDAD - Deux roquettes Katioucha se sont abattues mercredi dans la "zone verte", quartier diplomatique et administratif très protégé de Bagdad, où elles n'ont pas fait de victimes, a annoncé l'armée irakienne.

Selon des sources policières, l'un des projectiles est tombé à une centaine de mètres de l'ambassade des Etats-Unis.

Aucune revendication n'a été formulée.

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IRAN-L'AVION UKRAINIEN PAS TOUCHÉ PAR UN MISSILE, SELON LES RENSEIGNEMENTS OCCIDENTAUX

OTTAWA - D'après les premières informations recueillies par les services de renseignement occidentaux, l'avion de ligne ukrainien qui s'est écrasé mercredi en Iran n'a pas été touché par un missile, mais a subi une avarie, a-t-on appris mercredi de source proche des services de sécurité canadiens.

Le Boeing 737 d'Ukraine International Airline s'est écrasé peu après le décollage de Téhéran et aucune des 176 personnes qui étaient à bord n'a survécu.

D'après le rapport préliminaire des autorités iraniennes communiqué jeudi, l'appareil a pris feu alors qu'il était toujours en vol.

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EXCLUSIF-LES HOUTHIS PAS RESPONSABLES DES BOMBARDEMENTS DE SEPTEMBRE EN ARABIE - RAPPORT DE L'ONU

NATIONS UNIES - Les rebelles yéménites Houthis ne sont pas responsables des bombardements qui ont visé en septembre des installations pétrolières saoudiennes, selon un rapport confidentiel des enquêteurs de l'Onu dont Reuters a pu prendre connaissance mercredi.

Les Etats-Unis, les puissances européennes et l'Arabie saoudite ont imputé les tirs du 14 septembre à l'Iran, bien que les Houthis les aient revendiqués. Téhéran nie toute implication.

"Malgré leurs affirmations contraires, les forces houthies n'ont pas lancé les attaques contre Abkaïk et Khouraïs le 14 septembre 2019", écrivent les experts indépendants désignés par l'Onu dans le rapport rédigé à l'intention du Comité des sanctions du Conseil de sécurité.

Les enquêteurs, qui n'étaient pas chargés d'identifier les responsables, jugent en outre improbable que "ces armes relativement sophistiquées aient été développées et fabriquées au Yémen".

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POUTINE ET ERDOGAN APPELLENT À UN CESSEZ-LE-FEU EN LIBYE

ISTANBUL/BENGHAZI - Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont appelé mercredi à l'instauration d'un cessez-le-feu en Libye à partir du 12 janvier à minuit et ont exhorté les belligérants à s'asseoir à la table de négociations pour parvenir à la paix.

Cet appel a été lancé par les deux dirigeants, qui soutiennent des camps rivaux en Libye, à l'issue d'une rencontre à Istanbul en marge de l'inauguration du gazoduc Turkish Stream, symbole du rapprochement des deux pays en dépit des tensions de ces dernières années.

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ALGÉRIE-LE PRÉSIDENT NOMME UNE COMMISSION POUR RÉVISER LA CONSTITUTION

ALGER - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé mercredi une commission d'experts chargée d'établir des propositions pour amender la Constitution, l'une de ses principales promesses de campagne grâce à laquelle il espère calmer la contestation qui ébranle le pays depuis février dernier.

Dans un communiqué, la présidence précise que cette commission de 17 membres aura trois mois pour présenter ses propositions, avec pour mission de réexaminer le rôle du parlement et de l'appareil judiciaire afin de promouvoir les droits des citoyens. Ces propositions seront soumises à l'examen du parlement puis au vote des électeurs lors d'un référendum.

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VON DER LEYEN JUGE IMPOSSIBLE UN ACCORD COMPLET UE-GB D'ICI FIN 2020

LONDRES - Il ne sera pas possible de négocier d'ici la fin de l'année l'intégralité de la future relation entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne, a déclaré mercredi à Londres la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.

Alors que Boris Johnson exclut toute prolongation au-delà du 31 décembre prochain de la période de transition pour la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, elle estime que les deux parties auront à choisir les dossiers sur lesquels ils veulent se concentrer et propose de commencer par les thèmes qui ne sont pas couverts par des accords internationaux.

Du point de vue des Européens, a-t-elle dit, la priorité sera de préserver l'intégrité du marché unique et de l'union douanière. "Il ne peut pas y avoir de compromis sur ce sujet", a dit Ursula Von der Leyen avant son premier entretien avec le Premier ministre britannique.

"Sans une extension de la période de transition au-delà de 2020, on ne peut pas espérer s'accorder sur tous les aspects de notre nouveau partenariat", a-t-elle estimé.

Valeurs citées dans l'article : Nissan Motor Co., Ltd., Renault