La pression judiciaire est montée d’un cran pour Carlos Ghosn. Le PDG de Renault a été inculpé de deux nouveaux chefs d’accusation supplémentaires par la justice japonaise. Ainsi, le dirigeant a été inculpé d’abus de confiance aggravé, pour avoir provisoirement fait passer en 2008 dans les comptes de Nissan des pertes sur des investissements personnels, et minoration de revenus sur la période 2015-2018.

Nissan en a profité pour poursuivre son offensive en annonçant le dépôt d'une plainte au pénal auprès du tribunal de Tokyo à l'encontre de Carlos Ghosn, son ancien président.

Dans son communiqué, le constructeur automobile japonais évoque " un détournement d'une somme importante des fonds de l'entreprise "." Nissan ne tolère en aucune cas de tels méfaits et réclame de sévères sanctions ", ajoute le groupe, qui poursuit par ailleurs ses investigations en interne.

Sur la place de Paris, cela se traduit par un recul du titre Renault de 2,14% à 55,38 euros.

En parallèle, Mouna Sepehri, une fidèle de Carlos Ghosn chez Renault, a été mise en cause pour des questions de rémunération. Selon Reuters, cette dernière aurait reçu un salaire additionnel à six chiffres par la holding supervisant l'alliance avec Nissan (RNBV). Le tout, à l'insu du conseil d'administration de Renault.

Une information qui n'a guère plu à Renault. Le constructeur automobile français a répliqué que la mission de vérification des éléments de rémunération des membres de son Comité Exécutif, y compris Mouna Sepehri, pour les exercices 2017 et 2018, a conclu à leur conformité et à l'absence de fraude.

Renault ajoute que ce nouveau point d'avancement de la mission a porté sur les éléments de rémunération versés par Renault et ses filiales - dont RNBV.

Conformément à la saisine initiale, la mission se poursuivra sur les exercices antérieurs.

Dans son communiqué, Renault constate que " cette mise en cause d'un membre dirigeant du groupe Renault, quelques minutes après la réunion des administrateurs du groupe, s'insère dans une campagne de déstabilisation délibérément orchestrée ".

Le groupe précise " qu'il se réserve la possibilité d'exercer toutes les poursuites judiciaires qui s'avèreront nécessaires ".

Pour mémoire, Carlos Ghosn est détenu depuis le 19 novembre dernier, au Japon, sur fonds d'accusations de malversations financières. Carlos Ghosn a clamé son innocence devant la justice japonaise en début de semaine.