Les titres des constructeurs et équipementiers automobiles européens font grise mine ce matin au sein de leurs indices respectifs, pénalisés par la révision à la baisse des prévisions de résultats de Ford pour l'ensemble de l'exercice 2014. Le constructeur américain a, en effet, fait état lundi soir d'une prévision de bénéfice imposable de 6 milliards de dollars, rattrapé par les difficultés rencontrées en Europe où il perd de l'argent depuis 2010, contre 7 à 8 milliards initialement escomptés.


Ford a justifié ses nouvelles prévisions par les coûts plus élevés des rappels de véhicules pour des problèmes techniques, par l'Amérique latine mais aussi par la situation en Russie, un marché où les ventes sont en retrait de 15% par rapport à 2013 sur fond de tensions géopolitiques avec l'Occident à propos de l'Ukraine.

Le groupe de Deaborn devrait enregistrer sur le Vieux Continent une perte de 1,2 milliard de dollars avant impôts cette année. Il espère la réduire en 2015, à 250 millions de dollars. L'an dernier, Ford a perdu 1,6 milliard de dollars en Europe, sa troisième perte annuelle consécutive.

Lourdement pénalisé par ces divers facteurs, le secteur automobile européen accuse la plus forte baisse sectorielle, avec un indice en recul de 1,47%.

Ainsi à Paris, Renault (-2,9% à 57,2 euros) et Peugeot (-3,21% à 9,93 euros) occupent les deux dernières places de l'indice SBF 120. Les équipementiers automobiles sont également fortement pénalisés puisque Faurecia (-2,21% à 25,20 euros), Montupet (-2,44% à 54,21 euros) mais aussi Valeo (-1,29% à 88,50 euros) sont en queue de peloton de l'indice.

La "contagion" s'étend au reste de l'Europe dans la mesure où parmi les six plus fortes baisses du Dax allemand, trois sont à mettre à l'actif de "poids lourds" du secteur, en l'occurrence Volkswagen (-1,39%), Daimler (-1,14%), BMW (-0,93%). Le fabricant de penumatiques Continental enregistre également le repli le plus significatif de l'indice, à hauteur de 2,36%.

(S.H)