Renault a annoncé lundi une chute de 34,9% de ses ventes au premier semestre à cause de l'épidémie de Covid mais fait état d'un redémarrage en juin, notamment dans l'électrique en Europe.

Le groupe au losange, qui a accusé l'an dernier sa première perte nette en dix ans et lancé un vaste plan d'économies, a vu ses ventes en volume tomber à 1.256.658 véhicules sur les six premiers mois de l'année pendant que sur la période, le marché automobile reculait de 28,3%.

"La baisse des ventes du groupe est principalement due à sa forte exposition aux pays ayant subi un strict confinement", a souligné le constructeur dans un communiqué.

Renault, ébranlé depuis bientôt deux ans par la disgrâce de son ancien homme fort Carlos Ghosn, qui a critiqué à nouveau les résultats du groupe dans une interview publiée lundi, a notamment souffert de son implantation en France, en Espagne et en Italie, trois pays particulièrement frappés par l'épidémie liée au nouveau coronavirus.

Vers 09h45 à la Bourse de Paris, l'action du groupe perdait 0,3%, contre -0,8% pour le CAC 40.

En Europe, les ventes du constructeur ont chuté de 41,8% tandis qu'hors du continent européen, elles ont baissé de 26,4% grâce notamment à la performance du groupe en Russie, son deuxième marché derrière la France. Au final, le poids de l'Europe dans les ventes de Renault, nettement plus internationalisé que son compatriote PSA, est repassé sous la barre des 50%.

Il faut remonter à 2009 pour retrouver un chiffre de volume aussi bas pour un premier semestre, selon un calcul qui ne tient pas compte de l'arrivée des marques Lada et Jinbei dans le périmètre de consolidation.

Lors d'une téléconférence de presse, le directeur commercial du groupe Denis le Vot s'est montré confiant sur les perspectives à court terme au vu de la performance commerciale observée depuis le déconfinement et des lancements à venir (nouveaux hybrides, Twingo électrique, premier modèle électrique Dacia et nouveau SUV en Inde).

"La prise de commandes du mois de juin a été bonne, celle du mois de juillet est plutôt bonne", a-t-il dit.

Les deux marques les plus exposées à une clientèle de particuliers, et donc les plus frappées par le confinement, bénéficient en premier lieu de ce rebond, à savoir Dacia pour le low-cost et Alpine pour le haut de gamme sportif.

En juin, la marque Renault a atteint 10,5% de part de marché en Europe, faisant du losange la première marque du continent sur le mois. Au premier semestre, la Zoé a été la voiture électrique la plus vendue en Europe et Clio la citadine la plus demandée sur le marché européen.

"Nous avons une bonne visibilité de nos opérations à court terme (...) mais je n'irai pas au-delà du troisième trimestre, bien entendu le quatrième trimestre dépendra de ce que sera la taille des marchés et la crise du Covid en Europe et dans le monde", a ajouté Denis Le Vot.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Gilles Guillaume