Air France-KLM ne sera vraisemblablement pas le seul groupe à bénéficier du soutien massif de l’État français afin de pouvoir traverser la crise du Covid-19. Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, a annoncé vendredi travailler sur un prêt d’environ 5 milliards d’euros garanti par l’État pour Renault. Cette perspective réjouit les investisseurs et propulse le titre du constructeur automobile en tête du CAC 40, à la faveur d’un gain de 8,35% à 17,33 euros.

Sur le plan financier, l'activité Automobile de Renault disposait à fin mars de réserves de liquidité de 10,3 milliards d'euros . Un montant que le groupe jugeait suffisant pour naviguer durant cette période de crise du coronavirus. Pour autant, plus de 5 milliards de cash ont brûlés depuis la fin 2019. Un " filet de sécurité " ne peut donc pas faire de mal.

La question est de savoir sous quelles conditions Renault pourrait recevoir cette aide de l'État. "  Les prêts à Air France ne sont pas un chèque en blanc, nous avons fixé des conditions " , a prévenu Bruno Le Maire sur son compte Twitter. Difficile d'imaginer qu'il en serait autrement pour le groupe au losange. Dans quelle mesure cela impactera le vaste plan de restructuration que Renault doit dévoiler en mai ? La question reste en suspens à l'heure actuelle.

De profonds changements sont pourtant nécessaires chez Renault. Déjà en difficulté l'année dernière, le constructeur doit faire face de surcroît aux perturbations importantes engendrées par la pandémie de coronavirus. Renault a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 10,125 milliards d'euros au premier trimestre 2020, en baisse de 19,2 % à données publiées et de 18,3% à taux de change et périmètre constants. De leur côté, les ventes en volume ont chuté de 25,9 %.