Renault évolue parmi les plus fortes hausses du CAC 40, à la faveur d’un gain de 1,15% à 35,21 euros, après avoir annoncé sa volonté de réaliser d’importantes économies. Le constructeur automobile veut ainsi réduire ses coûts de structure d’au moins 2 milliards d'euros au cours des trois prochaines années. Un objectif qui pourrait se traduire par des fermetures d’usines en France. Annoncé en cours de matinée, ce vaste plan d’économies a permis à Renault de passer (pour un temps) de la dernière à la première place de l’indice phare parisien.

Les investisseurs avaient initialement sanctionné les résultats dégradés dévoilés par Renault au titre de son exercice 2019. Le constructeur a enregistré une perte nette (part du groupe) de 141 millions d'euros l'an dernier, alors qu'il avait dégagé un bénéfice net de 3,30 milliards d'euros en 2018. Il s'agit de la première perte enregistrée par le groupe en dix ans.

Cette chute s'explique principalement par la moindre contribution des entreprises associées (notamment Nissan), en baisse de 1,73 milliard d'euros, et par une charge d'impôts différés en France pour 753 millions d'euros.

De son côté, la marge opérationnelle du groupe au losange a reculé de 26,3% à 2,66 milliards d'euros, soit 4,8 % du chiffre d'affaires contre 6,3% en 2018.

Le chiffre d'affaires a reculé de 3,3 % à 55,54 milliards d'euros. A taux de change comparables, il aurait été en baisse de 2,7 %.

Renault est néanmoins parvenu à dégager un free cash-flow opérationnel de l'Automobile positif à hauteur de 153 millions d'euros, là où le consensus attendait - 340 millions d'euros.

Compte tenu de ces performances, Renault proposera un dividende de 1,10 euros par action, contre 3,55 euros en 2018 et un consensus de 1,70 euro.

Si 2019 a été une année bien sombre pour Renault, l'année 2020 ne s'annonce guère meilleure.

" La visibilité pour 2020 reste limitée par la volatilité attendue des marchés, notamment en Europe en raison de la réglementation CAFE (réglementation sur les émissions de CO2, ndlr) et par les possibles impacts du Coronavirus ", a indiqué Clotilde Delbos, directrice générale par intérim de Renault.

Selon les prévisions du groupe, le marché automobile mondial devrait être en baisse cette année, avec un repli de l'Europe d'au moins 3 %, de la Russie d'environ 3 % et une hausse du marché brésilien de l'ordre de 5 %.

Dans un contexte de faible visibilité, le constructeur automobile vise un chiffre d'affaires du même ordre qu'en 2019, à taux de change constants, une marge opérationnelle du groupe de 3 % à 4 % (consensus de 4,4%) et un free cash-flow opérationnel de l'automobile positif avant prise en compte des coûts de restructurations.

Cette guidance ne tient pas compte d'éventuels impacts liés à la crise sanitaire du Coronavirus.

En première approche, UBS a réitéré son opinion Neutre sur le titre Renault et son objectif de cours de 38 euros. Barclays se montre également prudent en maintenant sa recommandation Pondérer en ligne et sa cible de 45 euros.