Renault prévoit de rouvrir entre 90% et 100% de ses points de vente lundi prochain, date du début du déconfinement en France, afin de reprendre dans les meilleurs délais une activité commerciale ébranlée en mars et avril par l'épidémie de coronavirus.

"Le nombre de personnes qui vont travailler chez les concessionnaires, pour couvrir la plupart des besoins de services, va rapidement monter pour atteindre 30% à 40% des effectifs sur l'ensemble du réseau", a déclaré Ivan Segal, directeur commercial de Renault pour la France.

Le groupe au losange compte environ 3.500 points de vente dans l'Hexagone, historiquement le plus vaste réseau commercial automobile du pays.

Les commerciaux de Renault devront d'abord écouler le portefeuille de voitures commandées mais non livrées au cours des deux mois précédents, et inaugurer dans les "showrooms" les mesures barrières lors de l'accueil des clients et l'essai des véhicules exposés (distances de sécurité, port de masques, utilisation de gel et lingettes désinfectantes).

En avril, les ventes du groupe Renault ont dégringolé d'environ 84% à moins de 7.200 voitures, sur un marché en chute libre de 89%. Sur l'ensemble de 2020, le groupe au losange anticipe une baisse cumulée de l'ordre de 20% du marché automobile français, sauf éventuel coup de pouce du gouvernement à la filière.

"Si on veut que le plan de relance fasse bouger la physionomie du marché, nous sommes très favorables à un plan de relance qui soit vert", a ajouté Ivan Segal. "Mais il faut un périmètre assez large, peut-être en regardant en grammes de CO2 ?"

Renault, qui négocie avec l'Etat un prêt garanti de quatre à cinq milliards d'euros et doit présenter d'ici fin mai un plan drastique d'économies de deux milliards d'euros sur trois ans décidé avant l'épidémie, a commencé par rouvrir en France son usine d'assemblage de Flins, où est fabriquée la Zoé électrique.

Le groupe s'est également félicité d'avoir pu maintenir pour juin le lancement de la Clio hybride et du Captur hybride rechargeable, deux nouveautés importantes pour le bilan CO2 du constructeur et le redressement de ses ventes et de sa marge opérationnelle.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot et Bertrand Boucey)