PARIS, 27 avril (Reuters) - Le titre Renault grimpe nettement lundi à la Bourse de Paris, soutenu par la perspective d'une aide de plusieurs milliards d'euros de l'Etat français face à la crise du coronavirus.

L'action gagne 7,59% à 17,216 euros à 10h55 GMT, surperformant largement l'indice CAC 40, alors en hausse de 1,78%.

La France étudie la possibilité d'accorder un prêt d'environ cinq milliards d'euros au constructeur automobile, a déclaré vendredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

"Le besoin d'argent est devenu urgent car Renault menace de retomber dans le rouge cette année", note Frank Schwope, analyste chez NordLB.

Pour Giulio Pescatore, analyste chez HSBC, "ce plan d'aide, conforme à nos attentes, lève une incertitude importante pour Renault concernant sa situation de trésorerie et la réaction du cours doit être lue dans ce contexte".

Il s'interroge néanmoins sur les conditions dans lesquelles cette aide sera octroyée.

"La direction a répété à plusieurs reprises lors du dernier 'call' que cette facilité de crédit se ferait 'sans condition' mais nous pensons qu'il sera désormais plus difficile de poursuivre le programme de réduction de coûts prévu de deux milliards d'euros en France", explique l'analyste de la banque anglaise.

Si cette aide n'est pas une surprise, le montant de cinq milliards soulève plus de questions qu'elle n'apporte de soulagement, juge quant à lui Pierre-Yves Quéméder, analyste chez Mainfirst.

"Sur le papier, le groupe n'a pas besoin de liquidités. Cinq milliards d'euros supplémentaire apparaissent plus comme une marge de manoeuvre mais dans ce cas, il n'y a plus de limite. Je trouve étonnant ce besoin de se mettre encore à l'abri. Ou bien est-ce que le groupe anticipe une crise plus durable et que la consommation de cash est plus importante que prévu? Je ne sais pas", explique-t-il.

Le constructeur automobile estimait jeudi dernier que ses réserves de liquidités - 10,3 milliards d'euros fin mars, dont 3,5 milliards de lignes de crédit non tirées - restaient amplement suffisantes pour faire face à une consommation de trésorerie de 600 millions d'euros par mois liée à la fermeture de ses usines et de ses concessions à travers le monde.

Mais faute de visibilité sur la durée de la crise, la direction jugeait nécessaire de solliciter une aide de l'Etat. (Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)