L'hypothèse d'un divorce aurait pris davantage de poids avec la fuite de Carlos Ghosn au Liban. Le quotidien britannique des affaires parle d'un plan de séparation de l'ingénierie et de la production, en plus des conséquences sur le conseil d'administration. Au Japon, on considèrerait que le partenariat est devenu "toxique", selon les sources du FT, qui précise que "de nombreux cadres supérieurs de Nissan jugent désormais que le constructeur français est un frein pour son homologue japonais".

Graphique Renault

Une telle décision serait extrêmement lourde de conséquences et annihilerait les efforts menés ces 20 dernières années, alors que c'est justement l'Alliance qui a montré la voie aux autres industriels du secteur. Côté Renault, Jean-Dominique Senard croit toujours aux vertus de l'union et devrait dévoiler des initiatives dans les semaines à venir. Le FT précise que le nouveau directeur général de Nissan, Makoto Uchida, œuvrerait aussi en ce sens.

Actuellement, l'intégration entre les deux constructeurs est très forte dans les achats et sur plusieurs plateformes de véhicules. Le projet Renault-Nissan-Mitsubishi prévoyait 10 Mds€ de synergies à l'horizon 2022. Dans le cadre de ce plan, les constructeurs étaient censés in fine produire neuf millions de véhicules par an sur quatre plateformes communes, avec 75% de moteurs en commun. C'est dire le niveau d'intégration qu'espérait atteindre Carlos Ghosn.