Rexel a vu son résultat net récurrent baisser de 7,1% à 269,4 millions d'euros en 2015, en raison notamment de la chute de 64,7% du résultat net des activités poursuivies à 85 millions d'euros. L'Ebitda annuel du distributeur de solutions professionnelles dans le monde de l'énergie a baissé de son côté de 8,5% à 663,7 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 13,53 milliards d'euros, en hausse de 5,6% en 2015.

Au titre de cet exercice 2015, Rexel proposera à ses actionnaires un dividende de 0,40 euro par action, représentant 45% du résultat net récurrent du Groupe (contre 75% l'année précédente). Ceci est conforme à la politique de Rexel de distribuer au moins 40% de son résultat net récurrent.

Concernant ses perspectives, le groupe vise une croissance organique des ventes en données comparables et à nombre de jours constant comprise entre -3% et +1% et une marge d'Ebita ajusté comprise entre 4,1% et 4,5%.

Ces résultats ont été publiés avant une journée investisseurs que Rexel tient aujourd'hui à Paris. Le groupe va y dévoiler sa feuille de route 2020. "Sur la période 2016-2020, Rexel vise à surperformer le marché, avec une croissance organique annuelle moyenne de ses ventes comprise entre 1% et 2%, tout en augmentant son Ebita ajusté au moins deux fois plus vite que ses ventes et en continuant à générer un flux de trésorerie solide avant intérêts et impôts compris entre 70% et 80% de l'Ebitda. Par ailleurs, Rexel complètera sa croissance organique avec des acquisitions ciblées et relutives, pour un budget total d'environ 1,5 milliard d'euros sur la période 2016-2020, et maintiendra une politique de dividende attractive ainsi qu'une structure financière solide, en ligne avec sa stratégie d'allocation du cash", explique Rudy Provoost, PDG du groupe.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Premier mondial de la distribution professionnelle de matériel électrique pour l’industrie, la construction tertiaire et le bâtiment résidentiel, avec 8 % de parts de marché ;
- Sept grands groupes de produits : les équipements d’installation électrique (39% des ventes), les conduits et câbles (21 %), l’éclairage (18 %), la sécurité et la communication (5 %), le génie climatique (4 %), l’outillage (2 %), les produits blancs et bruns (1%) et d’autres produits (10 % incluant les services) ;
- Equilibre des marchés finaux entre les bâtiments tertiaires pour 44 %, l’industriel pour 35 % et le résidentiel pour 21 % ;
- Avantage concurrentiel, avec 65 % des ventes réalisées sur des marchés où le groupe est numéro 1 ou 2 et une montée en puissance des ventes digitales (15,5 % des ventes) ;
- Relais de croissance sur 3 segments à marge élevée : les économies d’énergie, les énergies renouvelables et les projets internationaux dans les secteurs du gaz et du pétrole, soit 19 % des ventes ;
- Croissance des ventes en Amérique du Nord, marché plus dynamique que l’Europe ;
- Stricte discipline financière pour réduire l’endettement et maintenir une politique de distribution attrayante.

Les points faibles de la valeur
- Secteur cyclique lié aux investissements industriels et aux dépenses de construction et rénovation ;
- Présence entre trop forte sur les marchés matures - Europe pour 54 % des ventes et Amérique du nord pour 34 % - par rapport aux pays émergents - Asie/Pacifique pour 10 %, Amérique latine pour 2 % ;
- Faible visibilité à court terme en raison de la morosité en Europe et de la réorganisation interne du groupe ;
- Déception en Bourse après le report à moyen terme d’un taux de marge de 6,5 %, initialement prévu pour 2016-2018.

Comment suivre la valeur
- Valeur cyclique très exposée aux marchés de la construction, le délai entre la reprise de la construction et celle des ventes de matériel électrique se situant à 6-15 mois ;
- Sensibilité au cours du cuivre ;
- Avancées du plan stratégique « Energy in Motion », lancé à mi-2012, visant à la préservation des marges par restructuration de la logistique et de l’informatique, notamment en Australie et aux Etats-Unis, et à la poursuite des acquisitions, à hauteur de 500 M€ par an, de nouveaux objectifs 2029 devant être précisés à la fin de l’année;
- Vers la cession d’ici 2016 des activités dans les pays aux tailles critiques ou performances insuffisantes, soit 5 % des ventes, compensées par des acquisitions de l’ordre de 500 M€ par an;
- Réalisation des objectifs 2015, revus en baisse, d’une stabilité des ventes et d’une marge d’exploitation entre 4,8 et 5,2 %, contre 5 % en 2014 ;
- Capital ouvert (public : 98 %).

Distribution spécialisée
Selon la Fédération du Commerce Spécialisé, Procos, l'activité du secteur s'est redressée en avril 2015, après une forte baisse de 5,3% en mars 2015 par rapport à mars 2014. En avril l'activité a progressé de 2,7% par rapport à avril 2014. Cela s'explique par un impact historique favorable car l'activité avait reculé de 1,2% en avril 2014. De plus, les conditions météorologiques clémentes ont soutenu l'activité. Les moyennes surfaces de périphérie (+ 3,2%) et les secteurs de l'équipement de la maison et l'équipement de la personne sont les premiers bénéficiaires de cette embellie. En cumul sur les quatre premiers mois de 2015, l'activité du commerce spécialisé a néanmoins reculé de 0,9% et de 2,1% sur le premier trimestre. Après 13.000 fermetures de boutiques indépendantes en 2013 et 8.000 en 2014, la Fédération nationale de l'habillement (FNH) a fait des propositions pour le commerce indépendant de centre-ville. Elle est ouverte aux compromisâ‰concernant les ouvertures le dimanche, qui consistent à ouvrir davantage, dans certaines zones. Elle souhaite surtout en finir avec le «deux poids deux mesures» qui, trop souvent, pénalise les commerces indépendants par rapport aux grandes chaines.