Le numéro un mondial des équipements électriques basse et moyenne tension a réalisé sur les trois derniers mois un chiffre d'affaires de 6,3 milliards d'euros, en hausse de 7% en données publiées et de 1,6% en données organiques.

Au deuxième trimestre, les ventes du groupe avaient accusé un recul organique de 1,1%.

"L'Europe de l'Ouest montre des signes de stabilisation (...) pour la première fois depuis le troisième trimestre 2011, mais reste fragile", a déclaré Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider, cité dans un communiqué.

"Cela ne suffit pas pour conclure que nous sommes revenus sur les rails et que nous allons maintenant voir de la croissance", a précisé le directeur financier Emmanuel Babeau au téléphone à Reuters.

"Tous les scénarios sont possibles à ce stade (...) donc je suis obligé de rester prudent sur l'évolution de l'Europe de l'Ouest pour les trimestres qui viennent. C'est vrai pour le quatrième trimestre, c'est vrai pour 2015 aussi."

L'action Schneider a ouvert en hausse de 4%. Vers 10h, le titre prenait 3% à 60,64 euros, signant la plus forte hausse du CAC 40 (+0,15%). Il entraîne dans son sillage Legrand (+2,42%), qui publiera ses résultats trimestriels jeudi prochain.

"La première bonne surprise vient de l'Europe de l'Ouest", commente la Société générale dans une note. "De plus, la direction a maintenu ses objectifs 2014, ce qui est rassurant."

L'ÉCONOMIE EUROPÉENNE RESTE FRAGILE

Le ralentissement économique en Europe et dans plusieurs pays émergents a entraîné une série d'avertissements sur résultats dans le secteur en 2013 et sur la première moitié de 2014.

Parmi les acteurs français, Schneider a signé fin octobre 2013 un "warning" à cause des changes, et Rexel a fait de même en juillet. Mais le numéro un mondial de la distribution de matériel électrique a confirmé à son tour mercredi ses objectifs annuels.

L'Europe demeure cependant fragile, et la vigueur de la demande des constructeurs italiens de machines pour l'export et la bonne performance de l'activité industrielle de Schneider en France au troisième trimestre sont compensées par la faiblesse de la demande des régies électriques à travers le continent, et un marché français de la construction toujours en berne.

Le groupe a toutefois observé une hausse de ses commandes dans les infrastructures hors régies et un retour de la croissance dans sa branche IT (sécurisation de l'alimentation pour les technologies de l'information), pour laquelle le ralentissement en Chine est compensé par la croissance de l'Inde et de l'Asie du Sud-Est.

Au cours d'une téléconférence avec les analystes, Emmanuel Babeau a souligné que cette augmentation des commandes ne devrait pas se ressentir immédiatement sur le chiffre d'affaires, et que le quatrième trimestre risquait de rester difficile pour les infrastructures.

Malgré les incertitudes économiques ambiantes, le groupe a confirmé viser pour l'année une croissance organique modérée à un chiffre (low single digit) de son chiffre d'affaires, et en dépit des pressions persistantes sur les prix une amélioration de 0,4-0,8 point de sa marge d'Ebita ajusté par rapport au niveau proforma de 2013 (13,9%), hors impact négatif des effets de change actuellement estimé à environ 0,4 point.

La baisse récente de l'euro par rapport au dollar a conduit Schneider à réviser son estimation de l'impact de changes au second semestre : jusqu'ici attendu négatif entre -100 et -200 millions d'euros sur le chiffre d'affaires, il devrait maintenant être neutre, voire marginalement positif, sur le CA comme sur l'Ebitda ajusté.

Sur le seul quatrième trimestre, l'impact devises devrait être positif. Schneider s'est également montré optimiste sur la contribution d'Invensys, le groupe britannique d'ingénierie dont il a finalisé l'acquisition en janvier. Invensys collabore notamment à un projet de centrale nucléaire en Chine, dont le premier réacteur est désormais opérationnel.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume

Valeurs citées dans l'article : SCHNEIDER ELECTRIC, REXEL