Rio Tinto chute de 5,5% à 1 668 pence à Londres, pénalisé par la division par deux de son dividende 2016. Le deuxième groupe minier mondial veut préserver des finances mises à mal par le plongeon des cours des matières premières. En 2015, son bénéfice sous-jacent a en effet baissé de 51% à 4,54 milliards de dollars, proche des attentes du consensus. Le producteur de métaux emboite le pas de ses principaux rivaux, Vale et Glencore, qui ont réduit ou abandonné le paiement d'un dividende pour préserver leur bilan dans un environnement très difficile.

Rio Tinto versera donc un peu plus de 1,10 dollar par titre au titre de son exercice 2016 après 2,15 dollars au titre de 2015. A l'avenir, le dividende représentera entre 40% et 60% de son bénéfice sous-jacent, a précisé le géant minier.

Les grandes sociétés du secteur sont sous la pression des investisseurs et des agences de notation qui demandent à ce qu'elles conservent leur cash. En début de mois, Standard & Poor's a dégradé la note de BHP Billiton de A+ à A et prévenu que Rio Tinto subirait le même sort sans la prise de mesures significatives, et notamment l'abandon de sa politique de "dividendes progressifs".

Outre la réduction du dividende, le groupe a l'intention de réduire ses coûts d'exploitation d'un milliard de dollars de plus en 2016, avec un objectif supplémentaire d'un milliard de dollars pour 2017.

L'an dernier, Rio Tinto a accusé une perte nette de 866 millions de dollars, en raison de 1,8 milliard de dollars de dépréciations. Celles-ci concernent principalement la mine de fer de Simandou, en Guinée. Le minerai de fer a touché en 2015 son plus bas niveau depuis six ans et les métaux de base ont chuté en moyenne de 27%, leur plus mauvaise performance depuis 2008.