Zurich (awp) - Le laboratoire pharmaceutique Roche a enregistré sur les trois premiers mois de l'année une croissance de 5% pour engranger un chiffre d'affaires de 13,58 milliards de francs suisses. La multinationale rhénane attribue l'essentiel de cette progression aux contributions de l'Ocrevus contre la sclérose en plaques et de l'anticancéreux Perjeta. Forte de ces résultats, la direction relève ses modestes ambitions à court terme.

L'arrivée confirmée sur le Vieux continent de répliques biosimilaires du moteur de ventes Mabthera/Rituxan a toutefois sérieusement pesé sur les revenus de ce médicament.

L'unité Pharmaceuticals, de loin la plus imposante du groupe, a généré pour 10,67 milliards de revenus (+5%). Les revenus du Mabthera/Rituxan ont chuté de plus de 40% en Europe et de 8% à l'échelle mondiale, pour représenter encore 1,7 milliard. Ce médicament contre certaines formes de leucémies, d'arthrite ou encore de vascularites abandonne ainsi la première place au firmament des moteurs de ventes du groupe à l'Herceptin (+2% à 1,77 milliard).

Les revenus de l'anticancéreux Avastin, également menacés par l'arrivée de répliques concurrentes, se sont érodés de 2% à 1,64 milliard.

Le chiffre d'affaires du Perjeta a profité d'une extension d'homologation outre-Atlantique en fin d'année dernière pour s'enrober de 18% à 513 millions. L'Ocrevus, homologué depuis fin mars 2017 aux Etats-Unis et depuis janvier dernier en Europe, a déjà généré près d'un demi milliard (479 millions) de francs suisses.

Pour ses tous premiers pas sur les principaux marchés mondiaux, le nouveau médicament contre l'hémophilie Hemlibra a rapporté 23 millions.

CONTRIBUTION AMÉRICAINE

Les Etats-Unis, pour l'heure relativement épargnés par l'arrivée des biosimilaires, ont accentué encore leur position de première source de revenus pour Roche. Le pays de l'oncle Sam a généré plus de 40% des recettes ou 5,53 milliards, moyennant une progression de 9%. La contribution européenne a grappillé 1% à 2,29 milliards et celle du Japon a égaré 1% à 851 millions.

La division Diagnostics de son côté à généré 2,91 milliards, en hausse de 5%.

Les analystes consultés par AWP plafonnaient leurs projections de revenus à 13,56 milliards, dont 10,65 milliards pour l'unité Pharmaceuticals et 2,97 milliards pour Diagnostics.

La direction a rehaussé ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice en cours et table désormais sur une croissance jusqu'à 5%. Hors impact de la réforme fiscale aux Etats-Unis, le bénéfice de base par bon de jouissance doit suivre la même évolution et la rémunération des actionnaires doit être une nouvelle fois améliorée.

Lors de la présentation de la performance 2017 en février, le mastodonte rhénan s'était contenté d'évoquer une croissance molle, voire atone, hors effets de change.

jh/fr