(Actualisé avec précisions, commentaire d'analyste)

23 octobre (Reuters) - L'équipementier aéronautique américain Rockwell Collins a annoncé dimanche le rachat de son compatriote B/E Aerospace, spécialiste des intérieurs d'avions, pour 6,4 milliards de dollars (5,9 milliards d'euros) plus une reprise de dette de 1,9 milliard, soit 8,3 milliards au total.

L'accord, approuvé par les conseils d'administration des deux groupes, prévoit le versement de 62 dollars en numéraire et en actions pour chaque titre de B/E, soit une prime de 22,5% par rapport au cours de clôture de vendredi sur le Nasdaq.

Avec cette opération, Rockwell Collins étoffe son offre de produits pour l'aviation civile et l'aviation d'affaires et élargit sa base de clientèle à l'international.

Les produits des deux groupes sont complémentaires. Rockwell est spécialisé dans l'avionique et surtout connu pour ses systèmes de contrôle de vol et de connectivité des cabines, tandis que B/E Aerospace, concurrent du français Zodiac Aerospace, est un fournisseur de sièges et d'autres équipements pour la cabine.

La fusion devrait permettre de dégager des synergies d'environ 160 millions de dollars et une hausse à deux chiffres du bénéfice par action dès la première année pleine, ont précisé les deux groupes. Elle devrait en outre générer pour plus de six milliards de dollars de free cash flow sur cinq ans.

Rockwell, basé à Cedar Rapids dans l'Iowa, a accepté de verser 34,10 dollars en cash et l'équivalent de 27,90 dollars en actions pour chaque titre de sa cible, soit un prix total de 62 dollars.

Rockwell affiche une capitalisation boursière de quelque 11 milliards de dollars, deux fois plus que celle de B/E Aerospace qui au cours de vendredi s'élevait à 5,1 milliards.

B/E Aerospace est basé à Wellington, en Floride.

Richard Aboulafia, analyste aéronautique chez Teal Group, note que Rockwell était jusqu'ici axé sur les équipements neufs et que le rachat de B/E Aerospace lui permettra de se positionner sur le marché de remplacement ("retrofit").

Les pressions sur les prix des donneurs d'ordres Boeing et Airbus ne sont probablement pas étrangères à cette fusion, poursuit-il.

"Mais c'est aussi une indication assez claire que le marché a atteint un pic en termes de livraisons et de commandes. Dans ce contexte, la concentration est inévitable pour contrôler les coûts". (Alwyn Scott à New York et Mike Stone à Washington, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Rockwell Collins, Inc., Zodiac Aerospace, B/E Aerospace Inc