Londres (awp/afp) - La banque britannique RBS a prévenu ses clients professionnels qu'elle pourrait les faire payer pour leurs comptes de dépôts si les taux d'intérêt devaient encore baisser, à une semaine d'une réunion de la Banque d'Angleterre qui pourrait assouplir sa politique.

"Les taux d'intérêt mondiaux restent à des niveaux très bas et sont actuellement négatifs dans quelques marchés. En fonction des conditions du marché, nous pourrions avoir à faire payer un intérêt sur les soldes créditeurs", ont écrit la banque et sa filiale Natwest à leur 1,3 million de clients professionnels au Royaume-Uni.

Contactée par l'AFP, RBS a toutefois précisé que cette lettre avait été envoyée par simple précaution et qu'il était en réalité très peu probable que la banque ne demande à ses clients de payer pour leurs dépôts.

"Nous envisagerons toute mesure nécessaire dans le cas où la Banque d'Angleterre abaisserait son taux sous zéro, mais nous ferons le maximum pour protéger nos clients de toute conséquence", a expliqué un porte-parole. "Nous n'avons pas à l'heure actuelle pour projet de répercuter des taux négatifs à nos clients entreprises ou particuliers", a-t-il ajouté.

Si RBS demandait à ses clients de payer un intérêt sur leurs dépôts, il s'agirait d'une première au Royaume-Uni et d'un cas exceptionnel en Europe, où quasi aucune banque n'a directement pris de telle mesure, bien que la Banque centrale européenne ait fait passer son taux de dépôt en territoire négatif, tout comme la Banque nationale suisse.

En France, la banque Natixis a annoncé en mai qu'elle répercuterait les taux négatifs dans la tarification des dépôts des grandes entreprises dotées de trésoreries importantes, tandis qu'en Suisse, UBS le fait déjà pour les comptes des entreprises et de ses clients fortunés. En Allemagne, de nombreuses banques ont augmenté leurs frais bancaires.

Lors de sa prochaine décision de politique monétaire le 4 août, la Banque d'Angleterre (BoE) pourrait, d'après des analystes, abaisser son principal taux directeur, fixé depuis mars 2009 au niveau déjà historiquement bas de 0,50%. L'institut pourrait ainsi chercher à doper l'économie britannique confrontée aux difficultés du Brexit.

La possibilité de voir la BoE assouplir sa politique monétaire semble avoir augmenté mardi avec une interview donnée au Financial Times par l'un des neuf membres du comité de politique monétaire de la banque centrale, Martin Weale.

La semaine dernière encore, M. Weale avait appelé la BoE à ne pas se précipiter avant d'agir, mais il a indiqué mardi avoir changé d'avis depuis la publication vendredi dernier d'un désastreux indice composite des directeurs d'achat "PMI", qui s'est affiché à son plus bas niveau depuis avril 2009 à cause du Brexit, d'après le cabinet Markit.

afp/al