RBS, encore détenue à plus de 70% par l'Etat, a publié une perte attribuable aux actionnaires de 469 millions de livres sterling (523 millions d'euros), à comparer à un bénéfice de 940 millions un an plus tôt.

Les analystes s'attendaient à une perte limitée à 231 millions de livres, selon un consensus fourni par la banque.

Les résultats ont souffert d'une nouvelle charge pour litige de 425 millions de livres et une augmentations de 82% sur un an des prêts non performants sur le trimestre, à 144 millions de livres.

RBS a dit en outre qu'elle ne parviendrait pas à vendre sa filiale Williams & Glyn avant fin 2017. Cette cession lui avait été imposée dans le cadre du plan de renflouement de 2008, d'un montant total de 45,5 milliards de livres.

Le dossier Williams & Glyn s'est traduit à lui seul au troisième trimestre par 301 millions de charges de restructuration sur un total de 469 millions.

RBS n'a pas dégagé le moindre bénéfice annuel depuis 2007 et l'investissement de l'Etat dans son capital se solde pour l'instant par une perte latente de 25 milliards.

"Nous avions dit qu'il y aurait des perturbations en 2015 et 2016 en raison de problèmes hérités du passé et de la nécessité de transformer cette banque pour nos clients", déclare dans un communiqué le directeur général de RBS, Ross McEwan. "Ces résultats reflètent ces turbulences."

Le patron de RBS a engagé un programme de restructuration sur plusieurs années qui prévoit des cessions d'actifs, des suppressions de postes et des charges de plusieurs milliards de livres pour régler différents litiges.

Le groupe est notamment visé par une plainte d'investisseurs qui lui réclament quatre milliards de livres en l'accusant de les avoir trompés lors d'un appel au marché lancé quelques mois seulement avant la crise de 2008, qui l'a mené au bord du dépôt de bilan.

En Bourse, les investisseurs ont salué dans un premier temps des revenus meilleurs que prévu, à 3,3 milliards de livres, ce qui explique que l'action a ouvert en hausse de plus de 3%. Le titre s'est ensuite retourné à la baisse et cédait 2,09% vers 08h50 GMT, l'une des plus mauvaises performances de l'indice FTSE 100, alors en recul de 0,71%.

"Si les résultats en eux-mêmes sont meilleurs qu'attendu, les prévisions sont plus décevantes", a dit Gary Greenwood, analyste de Shore Capital.

(Andrew MacAskill ert Lawrence White; Patrick Vignal pour le service français, édité par Marc Angrand)