(Actualisation: précisions de l'Opep, commentaires d'analystes, contexte, cours du brut, évolution des valeurs pétrolières)

Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), réunis ce jeudi à Vienne, ont décidé de maintenir le plafond de leur production pétrolière à 30 millions de barils par jour, ce qui sous-entend que l'Opep diminuera sa production par rapport aux niveaux actuels.

Cette décision a généré un important mouvement de vente sur les contrats pétroliers. Vers 17h15, le contrat sur le Brent coté à Londres décrochait de 5,9%, à 73,12 dollars le baril. Les cours de Bourse des majors pétrolières évoluent par ailleurs dans le rouge: vers 17h20, Royal Dutch Shell reculait de 3,8%, Total perdait 4% et BP, 2,5%.

L'Opep a précisé que ses 12 pays membres, qui produisent collectivement près d'un tiers de l'or noir mondial, respecteraient le plafond actuel de production de 30 millions de barils par jour, ce qui impliquerait une baisse de l'offre d'environ 300.000 barils par jour en tenant compte de la production effective du groupe en octobre.

"Dans l'optique de rétablir l'équilibre du marché, le groupe a décidé de maintenir le niveau de production à 30 millions de barils par jour, comme cela avait été décidé en décembre 2011", a déclaré l'Opep dans un communiqué.

Cette décision ne devrait pas permettre de réduire sensiblement les déséquilibres sur les marchés pétroliers mondiaux, principalement dus à une nouvelle offre pétrolière en provenance des Etats-Unis et au ralentissement de la croissance de la demande mondiale. Les analystes estiment que l'Opep devrait retirer 1 à 1,5 million de barils par jour du marché pour soutenir les prix de l'or noir, qui ont dégringolé de plus de 30% depuis l'été.

Parmi les membres de l'Opep, seuls le Qatar et le Koweït parviendront à équilibrer leurs budgets l'an prochain avec des cours au niveau actuel.

La décision de l'Opep de maintenir son plafond est un compromis destiné à remédier aux tensions entre ses membres. Alors que la plupart des pays souhaitent une réduction de l'offre mondiale afin de soutenir les prix, certains refusent de diminuer leur propre production de crainte de perdre des revenus et des parts de marché.

-Benoît Faucon, Summer Said, Sarah Kent et Nicole Lundeen, Dow Jones Newswires

(Josie Cox a contribué à cet article)

(Version française Emilie Palvadeau)