En retrait de 3,8% ce matin à Amsterdam, à 19,2 euros, l'action de la major pétro-gazière Royal Dutch Shell comptait parmi les plus fortes baisses de l'indice AEX 25 (- 1,5%) après la dégradation de la notation de sa dette par une agence de notation-crédit, Standard & Poor's (S&P's). Ainsi qu'une mise sous surveillance avec implication négative pouvant présager d'un nouvel abaissement. En cause : un baril de Brent qui ne devrait guère pas dépasser les 40 dollars d'ici la fin de l'année, et les conséquences de l'acquisition de BG Group.

Hier soir en effet, dans le cadre d'une note sectorielle consacrée aux 'majors', l'agence de notation-crédit Standard & Poor's a réduit d'un cran la note de la dette de Royal Dutch Shell, de 'AA-' à 'A+', ce qui la fait sortir de la catégorie des 'papiers' de haute qualité ('high grade').

Ce n'est pas tout : S&P's a aussi attribué à la nouvelle note de Shell une perspective négative, ce qui peut présager d'une nouvelle dégradation. La notation de Shell n'est d'ailleurs pas seule dans ce cas : les notes de BP, Eni, Repsol, Statoil et Total pourraient elles aussi être abaissées d'ici peu.

En effet, l'agence de 'rating' a abaissé ses prévisions de prix du pétrole : elle s'attend désormais à ce que le baril de Brent se traite à 40 dollars durant le reste de l'année 2016, avant 45 dollars en 2017 et 50 dollars ensuite. Ce qui pèsera mécaniquement sur les cash flows.

De ce fait, les ratios d'endettement des 'majors' devraient rester sous les lignes directrices de S&P's pendant plus longtemps que prévu, soit 'de deux à trois ans', avant que le secteur ne s'adapte à un environnement de prix plus bas.

Précision : S&P's indique que la dégradation d'un cran de la note est due à l'abaissement des perspectives du marché pétrolier, pas à l'acquisition de BG Group. La décision de S&P's reflète les conséquences sur le cash flow du groupe de la baisse des prix du baril. De ce fait, les ratios d'endettement et les profits de Shell devraient moins s'améliorer que prévu d'ici 2018. S&P's souligne aussi qu'après dividende et investissement, le cash flow sera négatif jusqu'en 2017.

En revanche, la mise sous surveillance de la nouvelle note avec implication négative est, elle, attribuée à BG Group. Selon les analystes, les actions BG Group devraient être retirées de la cote en février. Ce qui pourrait présager d'un nouvel abaissement d'un cran de la dette de Shell étant donné que la dette de BG sera alors consolidée par le groupe. Autre facteur : “l'incertitude entourant les résultats que l'on peut attendre de cette opération, qui dépend fortement de la conjoncture sectorielle”, avertit S&P's. Gare notamment aux capacités excédentaires du côté du gaz naturel liquéfié (GNL), et au coût des projets offshore brésiliens, deux des arguments mis en avant par Shell pour racheter BG.

Les conséquences de l'achat de BG Group seront réévaluées après la finalisation de l'opération, d'ici fin juin, indique S&P's.


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