Zurich (awp/ats) - Journée de promotions venue des Etats-Unis, le Black Friday, s'est déroulé cette année sans grands soucis pour les détaillants en ligne suisses. La plupart des sites ont tenu bon face à l'affluence des clients en quête de bonnes affaires avant Noël.

Durant la nuit de jeudi à vendredi et en début de matinée, les sites du spécialiste de l'électronique Digitec ainsi que de son pendant plus généraliste Galaxus, tous deux contrôlés par Migros, n'étaient pas ou difficilement accessibles. Idem pour la page d'Interdiscount, détenu lui par l'autre géant orange Coop.

Les sites Digitec/Galaxus affichaient le message "Désolé, mais le trafic est très dense et provoque des ralentissements, Nous essayons de faire avancer les choses au plus vite". Interdiscount a aussi momentanément laissé apparaître une information faisant part de la surcharge du système.

Reste que les sites internet des autres commerçants participant aux soldes géantes de Black Friday n'ont apparemment pas rencontré de difficultés majeures. L'événement promotionnel a fait son apparition en Suisse en 2014, Manor représentant la première enseigne helvétique à se lancer.

DIGITEC TABLE SUR UN RECORD DE VENTES

Affichant une participation croissante de commerçants, la journée a véritablement pris son envol l'an dernier. A tel point que nombre de sites comme ceux de Manor, Interdiscount, Microspot ou Melectronics avaient été bloqués.

L'an dernier, le Black Friday est entré dans l'histoire comme la première journée à générer 3 milliards de dollars (2,97 milliards de francs suisses) de ventes en ligne sur le territoire américain. Cette année, les dépenses réalisées sur internet devraient dépasser celles dans les magasins traditionnels dans une proportion de 51% face à 42%, souligne le cabinet de conseils Deloitte.

En Suisse, malgré la surcharge de leurs sites internet, Digitec et Galaxus affichaient vers midi un trafic 40% supérieur au Black Friday d'il y a un an, a indiqué le porte-parole Alex Hämmerli. Digitec table ainsi sur un nouveau record de ventes.

De son côté, Interdiscount a signalé une plus importante affluence que ces dernières années, que ce soit en ligne ou dans ses magasins. Coop et le spécialiste du commerce en ligne Brack.ch ont pour leur part relevé qu'il était trop tôt pour un bilan.

PAS QUE DES HEUREUX

Mais le phénomène commercial ne fait pas que des heureux, à l'image du Lausannois Guillaume "Toto" Morand, propriétaire des magasins de chaussures "Pomp it up". S'exprimant vendredi sur les ondes de la RTS, M. Morand a estimé que ces promotions ne bénéficient qu'aux grandes enseignes. "Les petites suivent un peu le mouvement", a-t-il relevé.

Selon Guillaume Morand, le Black Friday aurait aussi un impact négatif. "Les ventes de cette semaine et celles de la fin de semaine passée sont catastrophiques. On souffre parce que les gens se retiennent pour cette grande journée de consommation et d'achats", constate-t-il.

80 MILLIONS DE FRANCS DÉPENSÉS

Reste que selon une estimation de l'entreprise genevoise, swiss.blackfriday, les Suisses devraient avoir dépensé 80 millions de francs suisses durant cette période dans les plus de 200 enseignes participant à l'opération. Un montant qui représente cinq fois les ventes moyennes d'une journée dans le commerce en ligne.

A titre de comparaison, le cabinet d'études de marché GfK estime que le chiffre d'affaires du commerce en ligne devrait atteindre cette année en Suisse 8,5 milliards de francs suisses, 700 millions de plus qu'en 2016. Sur ce montant, 1,5 milliard serait directement dépensé à l'étranger.

Souvent considéré comme le coup d'envoi des achats de Noël pour des millions de consommateurs, le jour du Black Friday a déroulé ses fastes vendredi, non seulement aux Etats-Unis, mais dans plus de 50 pays, dont la Suisse. Né aux Etats-Unis, le Black Friday trouve son origine, dans le jour suivant la fête de Thanksgiving.

Le terme vendredi noir fait communément référence aux écritures comptables des commerçants. Avec les achats du lendemain de Thanksgiving, ces derniers voyaient leurs comptes déficitaires toute l'année jusqu'à ce vendredi, passer en zone positive. A l'époque, où la comptabilité se tenait à la main, les écritures changeaient alors de couleur, le noir remplaçant le rouge.

ats/rp