Francfort (awp/afp) - L'énergéticien allemand RWE a annoncé mardi un bénéfice net supérieur aux attentes l'an dernier, au moment où il envisage un vaste échange d'actifs avec son rival EON pour se recentrer sur la production d'énergie.

Le groupe d'Essen a réalisé un bénéfice non retraité de 1,9 milliard d'euros, en ayant bénéficié d'un remboursement d'une taxe sur les combustibles nucléaires imposée depuis 2011.

Le bénéfice est meilleur que celui d'1,2 milliard d'euros attendu par le consensus d'analystes interrogé par Factset et intervient après une perte de 5,7 milliards d'euros en 2016, due à d'importantes dépréciations liées aux prix de gros de l'électricité.

Le résultat opérationnel (Ebitda) non retraité a progressé de 7%, à 5,8 milliards d'euros, légèrement mieux que les 5,6 milliards attendus.

RWE a profité de résultats meilleurs qu'espérés dans la production et le négoce d'énergie, d'économies de charges, enfin d'un résultat en hausse de sa filiale dans les énergies renouvelables Innogy.

Le chiffre d'affaires a quant à lui diminué sur un an de 2,7%, à 44,6 milliards d'euros.

L'endettement net s'établit à 20,2 milliards d'euros, soit 2,5 milliards de moins qu'à fin 2016.

"Tout cela constitue une bonne base pour l'avenir où nous comptons miser entièrement sur l'approvisionnement en énergie", a déclaré Rolf Martin Schmitz, président du directoire de RWE, dans un communiqué.

RWE et EON visent en effet "fin 2019" pour boucler leurs spectaculaires échanges d'actifs, qui feront du premier un spécialiste de la production d'énergie et du second un géant des réseaux, ont-ils annoncé lundi soir.

Cette opération complexe dévoilée dimanche, qui redistribue les cartes sur le marché allemand de l'énergie, passe d'abord par la cession à EON d'Innogy, puis les énergies renouvelables de cette dernière reviendront dans le giron de RWE ainsi que celles d'EON et quelques autres actifs dans des centrales.

RWE doit ainsi devenir un leader européen de la production d'énergie, en se hissant au troisième rang continental pour les énergies renouvelables. En 2017, le gaz a représenté 40% de ses capacités de production, devant le charbon et le nucléaire.

Dans son périmètre actuel, RWE table pour 2018 sur un recul de son bénéfice net ajusté des éléments exceptionnels, pour se situer dans une fourchette de 700 millions à 1,0 milliard d'euros, contre 1,23 milliard en 2017, en raison d'un plancher atteint par les prix de l'énergie lors des années passées.

Son résultat brut d'exploitation Ebitda ajusté devrait lui se situer entre 4,9 et 5,2 milliards d'euros, également en recul sur un an.

RWE propose à ses actionnaires un dividende d'1,50 euro en 2017, dont 1 euro représente un élément exceptionnel. Le dividende ordinaire doit être porté à 70 centimes au titre de l'exercice 2018.

afp/rp