Le transporteur, première compagnie aérienne européenne en termes de passagers, a en outre déclaré que l'exercice qui vient de commencer se solderait par un nouveau résultat record et qu'il continuerait à baisser le prix des ses billets d'avions, à un rythme toutefois moins prononcé qu'en 2016-2017.

Après avoir ouvert en baisse du fait d'une légère déception des investisseurs sur le niveau de bénéfice visé pour l'exercice en cours, le titre Ryanair progressait vers 09h35 GMT de 1,32% à 17,99 euros alors que l'indice regroupant les valeurs européennes du tourisme et du transport aérien prenait 0,23%.

Cela porte à près de 24% la hausse de l'action Ryanair depuis le début de l'année, soit une progression près de deux fois supérieure à celle de l'indice sectoriel (+12,4%) sur la période.

Au cours de l'exercice 2016-2017, clos le 31 mars, Ryanair a augmenté ses capacités de près de 14 millions de sièges par rapport à l'exercice précédent, tout en baissant de 13% en moyenne le prix de ses billets.

Cette baisse a été rendue possible par la poursuite de la réduction des coûts unitaires à la faveur notamment d'un meilleur remplissage de ses avions et d'une renégociation favorable, grâce à la hausse du trafic généré par Ryanair, de ses redevances aéroportuaires.

La baisse de la livre sterling consécutive au vote du 23 juin des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne s'est également traduite par une baisse significative des coûts pour la compagnie.

Et cette dernière anticipe encore des économies avec, à la fois, la réception d'avions plus économes en carburant et contenant plus de sièges et un nouvel accord salarial à cinq ans conclu avec ses salariés.

"L'écart se creuse entre Ryanair et nos concurrents", a estimé Michael O'Leary, directeur général de la compagnie.

AMÉLIORATION POUR LE SECTEUR DANS SON ENSEMBLE

Après avoir souffert pendant des années de la chute du prix des billets d'avion, les compagnies aériennes "historiques" ont récemment constaté des signes d'amélioration des conditions de marché.

Au début du mois, Air France-KLM a fait état d'une amélioration de ses réservations, grâce à une reprise du trafic vers l'Asie et l'Amérique du Sud, tout en restant prudent sur ses perspectives de résultats face à la volatilité des cours du pétrole et des changes.

Lufthansa a de son côté réalisé son meilleur premier trimestre depuis 2008, grâce à une demande accrue pour sa division de fret aérien et sa filiale de maintenance.

Et IAG, propriétaire entre autres de British Airways, a publié le 5 mai des résultats record au titre du premier trimestre, qui est pourtant traditionnellement la période la moins dynamique de l'année, tout en exprimant à son tour son optimisme sur l'évolution des prix dans le secteur aérien.

A ce sujet, Neil Sorahan, directeur financier de Ryanair, a dit à Reuters être sur la même longueur d'onde que ses concurrents, tout en se disant "un peu moins optimiste sur les prix" de l'été que certains autres.

Sur l'exercice clos fin mars, Ryanair a dégagé un bénéfice net en hausse de 6% à 1,316 milliard d'euros, un chiffre dans le bas de sa fourchette d'un résultat allant de 1,3 à 1,35 milliard d'euros mais conforme au consensus des analystes, fourni par l'entreprise, de 1,315 milliard.

Vers la mi-octobre, Ryanair avait réduit de 5% sa fourchette de prévisions initiale pour 2016-2017, allant de 1,375 à 1,425 milliard d'euros, du fait de la chute de la livre dans la foulée du vote en faveur du Brexit.

Pour l'exercice en cours, la compagnie dit tabler sur un bénéfice net compris entre 1,40 à 1,45 milliard d'euros, contre un consensus, toujours fourni par elle, de 1,455 milliard.

"(...) C'est un peu plus mitigé que ce nous avions prévu", a déclaré Mark Simpson, analyste chez Goodbody Stockbrokers.

Neil Sorahan a précisé que le prix moyen des billets d'avion devrait reculer de 5% sur le premier semestre, clos fin septembre, de l'exercice en cours puis de 8% au second semestre. Sur l'ensemble de l'exercice 2016-2017 clos le 31 mars, ce prix moyen a baissé de 13%.

Ryanair, qui assure 1.800 vols quotidiens dans 34 pays, a dit avoir transporté 120 millions de passagers en 2016-2017, soit un total en progression de 13% par rapport à 2015-2016. Son objectif d'arriver à 130 millions en 2017-2018 implique une hausse de quelque 8% du trafic passagers.

Michael O'Leary a souligné dans une présentation vidéo que l'impact de l'attentat-suicide de Manchester du 22 mai, qui a fait 22 morts, sur les réservations devrait être limité sous réserve qu'il n'y ait pas d'autres attentats.

Il a également mis en garde contre le risque des conséquences du Brexit, estimant que cela pourrait pendant un temps interrompre toute connexion aérienne entre la Grande-Bretagnet et l'Union européenne.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Conor Humphries

Valeurs citées dans l'article : Air France-KLM, Deutsche Lufthansa AG, Ryanair Holdings plc