(Actualisé avec détails, propos du DG, analyste, cours de Bourse)

par Conor Humphries

DUBLIN, 6 février (Reuters) - Les tarifs moyens de Ryanair ont baissé plus nettement que prévu en 2016 dans un contexte de capacités pléthoriques sur le marché du court-courrier en Europe mais la compagnie à bas coûts pense néanmoins atteindre son objectif d'une modeste amélioration de son bénéfice pour l'exercice en cours.

L'action recule de 1,83% à 14,50 euros vers 08h55 GMT alors que l'indice sectoriel en Europe est en repli de 0,64%. Ryanair surperforme le marché européen ces derniers mois, après son point bas de 10,46 euros touché juste après le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne.

"Les résultats du troisième trimestre ont été légèrement inférieurs à nos attentes et au consensus", a souligné l'analyste de Liberium, Gerald Khoo. "Toutefois, nous pensons que les concurrents de Ryanair seront plus sérieusement éprouvés en raison de leurs marges plus faibles."

Les compagnies européennes spécialistes des vols courts sont confrontées à une chute des tarifs depuis quelques mois, ce qui a poussé Wizz et easyJet à abaisser légèrement leurs objectifs financiers.

Ryanair, première compagnie aérienne d'Europe en nombre de passagers, a annoncé une baisse de 17% de ses tarifs moyens sur les trois derniers mois de 2016 et indiqué qu'ils pourraient encore diminuer de 15% au premier trimestre 2017, alors qu'elle anticipait un recul de 13 à 15% sur les six mois.

La compagnie à bas coûts a néanmoins confirmé sa prévision de bénéfice après impôt de 1,3 milliard à 1,35 milliard d'euros pour l'exercice clos au 31 mars, en hausse de 7% sur 2015-2016.

Pour le troisième trimestre de son exercice, clos fin décembre, la compagnie irlandaise a annoncé un repli de 8% de son bénéfice, à 95 millions d'euros, alors que le consensus des analystes fourni par la société était de 99 millions d'euros.

"L'environnement de prix restera difficile et nous réagirons à ces conditions de marché défavorables par une forte croissance de notre trafic et des coûts unitaires plus bas", a déclaré le directeur général Michael O'Leary, dans un communiqué.

"Nous nous attendons à ce que notre (...) stratégie nous permette de gagner des parts de marché au détriment de tous les concurrents européens dont les coûts sont plus élevés, tout en continuant à ouvrir de nouveaux marchés", a-t-il ajouté.

La compagnie irlandaise, qui s'efforce de gagner des parts de marché plutôt que d'augmenter son bénéfice par passager, a vu le nombre de ses passagers augmenter de 16% au dernier trimestre 2016, ce qui lui a permis de réduire le nombre de sièges vacants dans ses avions.

Elle pense qu'elle aura augmenté sa capacité de transport de 13% cet hiver alors que la moyenne du secteur tourne autour de 9%, la plus élevée depuis 10 ans.

Le coût par passager a diminué de 12% au troisième trimestre, pour moitié grâce à la baisse des prix des carburants. Les coûts unitaires devraient diminuer d'environ 4% sur l'ensemble de l'exercice, a précisé Ryanair. (Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Ryanair Holdings plc, easyJet plc, Wizz Air Holdings PLC