New York (awp/afp) - Portés par la remontée des taux directeurs de la Réserve fédérale, les rendements sur la dette américaine à court terme sont à leur plus haut depuis la crise financière, celui à deux ans dépassant vendredi la barre des 2% pour la première fois depuis 2008.

Le taux d'emprunt des bons du Trésor à deux ans a bondi vendredi juste après la publication d'un indicateur sur l'inflation aux Etats-Unis jusqu'à 2,02%.

Il n'était plus remonté au-dessus des 2% depuis septembre 2008, au moment de la chute de la banque Lehman Brothers.

Les taux d'emprunt sur les bons du Trésor à trois mois est aussi monté jusqu'à 1,43%, là aussi son plus haut niveau depuis 2008.

Après avoir laissé ses taux directeurs proches de zéro pendant plusieurs années pour stimuler la croissance, la banque centrale américaine a commencé à les relever en décembre 2015 et a depuis procédé à quatre hausses supplémentaires.

Pour 2018, puisque l'économie continue à croître et que le taux de chômage est près de 4%, la Fed projette trois nouvelles hausses des taux.

Or "quand la Fed intervient en remontant ses taux directeurs, il s'agit des taux au jour le jour. Cette décision a donc un impact sur les taux à maturité très courte beaucoup plus direct que sur les taux à plus long terme", a rappelé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

Vendredi, l'annonce d'une hausse de 0,3% en décembre des prix à la consommation hors alimentation et énergie, des secteurs plus volatils, a renforcé l'idée que la banque centrale devrait se conformer à ses propres prévisions.

Ses responsables soulignent en effet régulièrement qu'ils surveillent de près l'évolution de l'inflation, qui est pendant plusieurs années resté obstinément sous le seuil des 2% que la Fed estime sain pour l'économie.

Mais "quand des compagnies comme Walmart, l'un de plus gros employeurs américains, annoncent une hausse de leur salaire minimum, quand les entreprises du S&P 500 assurent que la réforme des impôts va leur permettre d'augmenter leurs résultats, ce sont des signaux positifs pour l'inflation", a souligné M. Volokhine.

afp/rp