"Quel regard portez-vous sur le marché des actions américaines ?
Nous voyons davantage de catalyseurs positifs que de catalyseurs négatifs pour le marché. La croissance économie parait plus vigoureuse. Nous prévoyons un PIB en progression de 2,5% cette année. C’est un niveau en-dessous de la tendance que nous sommes habitués à observer en phase de reprise mais cela est suffisant pour constater une amélioration sur le marché de l’emploi.
Le secteur immobilier, qui a causé principalement le krach du marché et la récession en 2008 est en train de devenir plus dynamique. Les constructions de nouvelles maisons sont en hausse. Ce secteur est très important pour l’économie des Etats-Unis. Il aide à l’industrialisation et a la consommation. La majeure partie de la population est propriétaire de son domicile.

Par ailleurs, nous ne percevons aucun signe d’inflation des prix, notamment en raison du fait que le niveau d’inflation est globalement raisonnable dans le monde.

Quel taux de chômage anticipez-vous pour la fin de l’année ?
Nous nous attendons à une amélioration graduelle du chômage. Le taux pourrait atteindre 7% à la fin de décembre. Ce sera encore un niveau élevé si nous le comparons aux niveaux historiques enregistrés dans le pays.

De quelle manière envisagez-vous l’évolution des discussions budgétaires ?

Je pense que les discussions budgétaires demeurent le plus important risque pour les marchés actions. Les négociations se poursuivent. De nouvelles taxes sont entrées en vigueur début janvier. Des coupes de dépenses ont commencé au mois de mars.
La meilleure manière de résoudre ce problème budgétaire serait de trouver un consensus significatif entre les parlementaires démocrates et les parlementaires républicains. Malheureusement, cela sera difficile à avoir. Les arguments des deux cotés sont très forts concernant le type d’accord qui doit être mis en place. Les Démocrates ne veulent pas se lancer dans des coupes de dépenses importantes et les Républicains ne veulent pas entendre parler d’un quelconque programme qui prévoirait des hausses d’impôts.

La situation n’est cependant pas nécessairement négative d’un point de vue économique. Le niveau de déficit devrait marginalement se réduire.

Qu’en est-il du comportement de la Fed dans un proche avenir ?

Nous ne nous attendons à rien sur le front de la politique monétaire de la Fed jusqu’au second semestre de l’année 2014, autrement dit jusqu’à ce que nous observions une réelle embellie sur le marché de l’emploi. Ensuite seulement la Banque centrale pourrait relever son taux directeur.
Du fait singulièrement du redémarrage du marché de l’immobilier, nous ne tablons pas non plus sur une accentuation du programme de stimulus monétaire de la Fed. Les taux des emprunts hypothécaires sont très bas. Le volume de crédits octroyés par les banques est substantiel.

Quel potentiel de hausse escomptez-vous s’agissant des principaux indices boursiers ?

Les grands indices boursiers américains sont très hauts. Le S&P 500 et le Dow Jones ont dépassés leurs niveaux de 2007. Ils sont portés par les perspectives de profits. Si nous considérons les ratios cours sur bénéfices, ces derniers se situent en dessous des ratios de 2007. Les bénéfices augmentent bien plus rapidement que les cours de bourse et s’établissent même au-dessus des estimations des analystes. Cette tendance devrait perdurer. De ce fait, il y a de la marge pour une appréciation additionnelle de ces indices. Ils pourraient performer encore de 10% d’ici la fin de l’année.

Le Nasdaq pourrait performer davantage car l’indice est encore très loin de ses plus hauts historiques atteints en 1999 et 2000.

De plus, l’environnement que nous connaissons est très favorable aux investissements dans les actions. Les investisseurs recherchent du rendement. Or les actifs obligataires offrent désormais de très faibles rendements.

Selon vous, il serait préférable de se positionner sur les petites capitalisations américaines plutôt que sur les grandes capitalisations américaines ?

Les petites capitalisations sont particulièrement attractives dans le contexte actuel. Les valorisations sont moins élevées que pour les grandes capitalisations. Elles sont donc à un certain égard moins chères. En 2008 les petites capitalisations ont corrigé plus que les grandes capitalisations. Elles n’ont pas récupéré tout ce qu’elles ont perdu. Désormais elles sont valorisées 16,5 fois les bénéfices. La moyenne historique est de 20 fois.

Les petites capitalisations ont, qui plus est, une plus faible corrélation avec les autres classes d’actifs. Elles sont plus sensibles à l’économie américaine. Les grandes capitalisations ont un profil plus international. 40% des bénéfices des entreprises qui composent le S&P 500 sont générés en dehors des Etats-Unis. Enfin, les petites capitalisations sont moins exposées à la crise de la dette de la zone euro.

Combien de petites capitalisations dénombre-t-on aux Etats-Unis ? Quels sont les secteurs les plus représentés ?

Près de 15 000 actions sont négociées aux Etats-Unis. Nous englobons dans les petites capitalisations les sociétés ayant une capitalisation inférieure ou égale à 2 milliards de dollars. Près de 14 000 actions correspondent à ce critère.
Les secteurs les plus représentés sont le secteur de la technologie, de la finance. Des milliers de petites banques sont cotées aux Etats-Unis.
Le secteur de la consommation est également bien représenté : la restauration, les commerces de détail.

Pourriez-vous nous donner trois fortes convictions parmi les valeurs que vous détenez ?

Nous pouvons mentionner Las Vegas Sands qui est une société spécialisée dans les jeux. La croissance des revenus provenant de ses établissements à Macao et à Singapour est très vive.
Une autre valeur que nous aimons bien est Lowes, qui détient la deuxième plus importante chaine de magasins pour les biens d’équipement de maisons en Amérique du Nord. Son principal concurrent est Home Depot.
Cameron International est une autre de nos fortes convictions. La société évolue dans les services pétroliers, le forage en eau profonde. La capacité d’exploration et de production est en net progrès en raison de la baisse des coûts.

Quels sont les principaux risques pour ces petites capitalisations ?
Un des risques réside dans une plus faible croissance de l’économie américaine que prévu. Un deuxième risque serait une erreur politique majeure de la part de Washington. Un troisième risque est lié à la crise de la dette en Europe. Un quatrième risque est relatif à la situation géopolitique au Moyen-Orient et en Corée.
Les marchés sont très liés les uns aux autres dans leurs réactions.
Toutefois, les sociétés ont su bâtir une position très conservative concernant leur niveau de dette et de cash. Elles ont, par conséquent, renforcé leur capacité à résister à un environnement troublé.

Quelle est l’importance des petites capitalisations dans votre portefeuille ?
Nous gérons deux portefeuilles distincts basés l’un sur une stratégie de petites capitalisations et l’autre sur une stratégie de grandes capitalisations.

To read the original version, please click here : "American stock market: among our main convictions we find Las Vegas Sands, Lowes, and Cameron International"
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