Aaron Back,

The Wall Street Journal

NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Les entreprises américaines s'apprêtent à conclure une nouvelle saison vigoureuse en matière de résultats, ce qui contribue à alimenter le niveau des valorisations sur le marché. Et en réalité, les résultats intrinsèques sont encore meilleurs que les chiffres bruts le suggèrent.

En moyenne, le montant du résultat opérationnel par action des entreprises composant le S&P 500 ont crû de 9% sur un an au troisième trimestre, selon une estimation des stratégistes de Credit Suisse. Ce chiffre, quoique respectable, traduit cependant un ralentissement par rapport à la croissance moyenne de 11,6% observée au deuxième trimestre et de 15,8% au premier.

Toutefois, les milliards de dollars de pertes comptabilisées par les assureurs à la suite des trois ouragans qui ont frappé le territoire américain et des deux séismes survenus au Mexique faussent la donne, remarque Steve Chiavarone, gérant de portefeuille chez Federated Investors. En faisant abstraction de l'impact de ces désastres exceptionnels, les résultats auraient enregistré une progression d'environ 12%, note-t-il.

Cela constituerait ainsi une série de trois trimestres consécutifs de croissance à deux chiffres des bénéfices, une séquence inédite depuis 2011, une époque où les entreprises jouissaient enfin d'un rebond de leurs profits après une douloureuse récession.

Un contexte économique porteur

Le secteur des nouvelles technologies se détache particulièrement avec une croissance moyenne de 22,5% du bénéfice par action sur un an au troisième trimestre. Mais ce n'est pas le seul. D'autres secteurs fortement cycliques affichent aussi une forte croissance, tels que l'énergie, les matériaux de base et l'industrie. Ces performances découlent d'une croissance économique dynamique non seulement aux Etats-Unis, mais aussi de façon synchrone à l'échelle du globe. Les firmes du S&P 500 tirent globalement un tiers de leurs résultats de l'international, estime le stratégiste de Credit Suisse Patrick Palfrey.

Bien évidemment, si le cycle économique américain venait à se retourner, ces secteurs deviendraient des investissements particulièrement risqués. Mais le détail des résultats révèle peu d'indications d'une telle possibilité. En fait, les entreprises semblent allouer davantage de fonds aux investissements et à la recherche et au développement et moins à la rémunération des actionnaires. De quoi contribuer à prolonger le cycle actuel.

C'est bien la croissance qui reste à l'ordre du jour à Wall Street, et en se projetant au-delà de l'impact des ouragans, il y a largement de quoi continuer à contenter les investisseurs.

-Aaron Back, The Wall Street Journal

(Version française Guillaume Bayre) ed: ECH