Confronté à un pic de volatilité, un pays émergent déploie ses réserves de change pour soutenir sa devise et maintenir son ancrage au dollar américain, observe Naomi Waistell, gérante de portefeuille Actions émergentes chez Newton (BNY Mellon IM). Cette dernière a consacré une note aux conséquences du retour de la volatilité boursière pour les marchés émergents. Au-delà des devises, d'autres facteurs illustrent l'évolution des marchés émergents, notamment la composition des indices relatifs à ces marchés, souligne la gérante.

Avant la crise financière de 2007-2008, l'énergie et les matériaux représentaient près de 40 % de l'indice MSCI EM. Ce pourcentage est maintenant tombé à environ 15 % et a été largement dépassé par la technologie, ce qui réduit la dominance des secteurs à forte intensité de matières premières au sein même de l'indice.

Au niveau du risque politique, la dynamique a évolué. Nous assistons actuellement à un certain rééquilibrage du risque politique vers certains marchés développés, même si les marchés émergents affichent toujours une décote (leurs ratios prix/bénéfices sont de 13x seulement contre 24 pour les Etats-Unis).

Même si la prise de conscience des investisseurs n'a pas encore eu lieu, tous ces facteurs constituent une nouvelle réalité, précise Naomi Waistell.

De plus en plus, les marchés de capitaux émergents peuvent prospérer de manière indépendante avec un moindre degré de dépendance au S&P500 ou à d'autres marchés de capitaux développés, tant que le soutien à l'économie réelle reste fort.

Pour l'instant, ajoute-t-elle, cela semble être le cas. Au cours de quatre des six derniers cycles de hausse des taux aux États-Unis, par exemple, les marchés émergents ont résisté et poursuivi leur hausse. Selon Naomi Waistell, une stratégie de gestion active permet aux investisseurs de résister aux mouvements baissiers en période de forte volatilité.

BNY Mellon IM reste optimiste même s'il faut rester sélectif en fonction des pays, des secteurs et des valorisations ciblés.

Parmi les opportunités d'investissement les plus intéressantes à l'heure actuelle, figurent les secteurs de la santé, de l'e-commerce et des véhicules électriques.

Les marchés émergents comptent de fortes dynamiques de croissance structurelle, tirées par des tendances thématiques, et ils ne sont pas vulnérables aux oscillations au niveau du sentiment du marché ou aux aléas des indicateurs macroéconomiques.