SABMiller progresse de 0,36% à 3 654 pence à Londres après avoir annoncé le doublement de son programme de réduction de coûts. Le management du deuxième brasseur mondial entend convaincre ses actionnaires que le groupe créera davantage de valeur seul que fusionné avec Anheuser-Busch InBev. Cette semaine, SABMiller a rejeté l'offre de 65,2 milliards de livres (100 milliards de dollars) jugeant qu'elle sous-évaluait nettement ses actifs et ses perspectives. Ce refus a crée des dissensions au sein du conseil, seul contre tous, le fabricant de cigarettes Alria s'étant déclaré favorable au projet.

Le producteur des bières Peroni, Grolsch et Pilsner Urquell a dit qu'il s'attendait à économiser au moins 1,05 milliard de dollars (927,6 millions d'euros) par an d'ici 2020. Le précédent objectif, annoncé en mai 2014, était de 500 millions d'ici 2018.

Cette annonce constitue une petite révolution pour SABMiller qui n'est pas connu pour sa capacité à réduire drastiquement ses coûts, contrairement à ABInBev.

Le premier brasseur mondial a multiplié les plans d'austérité à mesure de ses acquisitions. Le DG du groupe, Carlos Brito, rappelle d'ailleurs régulièrement que "ses salariés ne viennent pas au travail pour s'amuser".

Par contraste, les observateurs estiment que travailler chez SabMiller est une aubaine. Le brasseur britannique a l'habitude d'organiser des fêtes somptueuses à chaque lancement de nouveaux produits, de loger ses cadres en voyage d'affaires dans les palaces, détient de deux Falcons, etc.

Symbole emblématique de ce choc des cultures : le siège de SabMiller est situé en plein coeur de Londres, à quelques encablures du restaurant Nobu et du luxueux hôtel Dorchester. A contrario, le bureau britannique D'ABInBev est en face de l'aéroport de Luton, le fief d'EeasyJet...

Souhaitons donc aux salariés SABMiller que son management tienne bon !

(P-J.L)