Suspendue mercredi, la cotation de Safran et Zodiac a repris jeudi. Les deux titres se sont distingués. En tête du CAC 40, Safran a gagné 3,10% à 78,47 euros tandis que Zodiac a progressé de 0,61% à 23,105 euros. A l'image de Jefferies, les investisseurs semblent donc juger "fairplay" les termes de la nouvelle offre de Safran sur son concurrent. Le broker estime que les deux groupes seront plus forts ensemble.

Après plusieurs mois d'incertitudes, Safran a confirmé hier son projet de rachat de Zodiac. Mais, face à la fronde de certains de ses actionnaires qui s'alarmaient des piètres performances opérationnelles de la cible et de sa situation financière fragile, le groupe a significativement réduit son offre et simplifié sa structure.

La proposition, acceptée par le conseil d'administration de Safran et le conseil de surveillance de Zodiac, atteint désormais 7,25 milliards d'euros. Elle est donc 15% plus basse que la précédente (8,5 milliards ou 9,7 milliards en incluant la dette).

Concrètement, Safran va lancer une OPA en numéraire sur la totalité du capital de Zodiac au prix de 25 euros, contre 29,45 euros dans le projet d'origine. Le groupe propose toutefois une offre d'échange subsidiaire en actions Safran plafonnée (avec une parité comprise entre 0,300 et 0,332 action Safran pour une Zodiac) à 31,4% du capital de Zodiac. Ces actions ne pourront pas être cédées durant 3 ans.

Le schéma initial prévoyait une première étape avec une OPA de Safran sur Zodiac, puis, en cas de succès, une fusion pour les actionnaires familiaux Zodiac qui ne souhaitaient pas participer à l'OPA. La nouvelle offre concerne la totalité du capital.

Les familles fondatrices actionnaires ont jusqu'au 9 juin pour signer des engagements d'apport représentant environ 17% du capital. Safran et Zodiac ont d'ores et déjà annoncé que des actionnaires familiaux ainsi que deux actionnaires de référence, dont la holding FFP (5,2% du capital), devraient s'engager à apporter des titres à l'offre.

Si Safran a réduit son offre, le groupe reste persuadé du bien fondé de la fusion. Il continue de tabler sur 200 millions d'euros de synergies de coûts par an avant impôts. L'effet relutif sur le résultat net par action serait proche de 10% dès la première année et supérieur à 15% dès la deuxième année.

A l'issue de l'offre publique, Safran a l'intention de procéder à un programme de rachat d'actions ordinaires d'un montant de 2,3 milliards d'euros sur une période de deux ans. Après l'acquisition, la structure bilancielle du nouveau groupe serait optimisée pour s'inscrire dans la catégorie investment grade.

Valeurs citées dans l'article : SAFRAN, Zodiac Aerospace