Après une tentative ratée en 2010, Safran est enfin parvenu à s'offrir Zodiac Aerospace pour créer un géant mondial de l'aéronautique avec un chiffre d'affaires cumulé de 21,2 milliards d'euros. Safran va lancer une OPA amicale de 9,7 milliards d'euros : les actionnaires de Zodiac percevront 29,5 euros par titre, soit une prime de 26,4% par rapport au cours de 23,310 euros du titre à la clôture de mercredi. En Bourse, le titre Zodiac bondit de 23,3% à 28,725 euros.

En revanche, Safran, en hausse de plus de 2% en matinée, s'apprête à clôturer en repli de 3,48% à 64,93 euros. Si les analystes s'attendaient à cette opération au vu des difficultés rencontrées par Zodiac ces dernières années, ils s'interrogent sur les risques qu'elle fait courir à Safran.

Zodiac peine en effet à redresser complètement sa branche de sièges de cabines, son talon d'Achille. De plus, le groupe est fortement exposé aux gros porteurs, un marché sur lequel l'évolution de la demande suscite des doutes à terme. Enfin, Safran est déjà bien occupé au développement de son produit phare, le moteur LEAP.

Face à ces craintes, le directeur général de Safran, Philippe Petitcolin, a affiché sa confiance. Le dirigeant a rappelé que ce rapprochement génèrerait 200 millions d'euros par an de synergies de coûts avant impôts, dont 50% seraient réalisées la première année et 90% la deuxième année. Safran permettrait également à l'activité sièges et aménagements de cabines de Zodiac Aerospace d'accélérer son redressement et de retrouver, voire de dépasser ses marges historiques.

L'opération devrait avoir un effet relutif supérieur à 10 % sur le résultat net par action dès le premier exercice complet post-opération.

Safran a rappelé que la nouvelle entité créée emploierait environ 92 000 collaborateurs, réaliserait environ 21,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires ajusté et environ 2,7 milliards d'euros de résultat opérationnel courant ajusté. Sur cette base, le nouveau groupe serait le troisième acteur mondial du secteur aéronautique derrière General Electric et United Technologies.

Les familles fondatrices de Zodiac, FFP (famille Peugeot), le Fonds Stratégique de Participations et l'Etat resteront actionnaires de référence de la nouvelle entité, avec environ 22% de son capital. Ils se sont engagés à signer un pacte d'actionnaires prévoyant une clause d'incessibilité de deux ans. En contrepartie, ils recevront un dividende exceptionnel de 5,5 euros par action.

Valeurs citées dans l'article : SAFRAN, Zodiac Aerospace