PARIS, 18 septembre (Reuters) - Le parquet général n'a pas requis jeudi de peine contre le groupe industriel Safran , jugé en appel pour corruption présumée d'agents publics étrangers au Nigeria en marge de l'obtention d'un marché de cartes d'identité en 2001, a-t-on appris de source judiciaire.

L'avocat général a estimé que la responsabilité de l'entreprise en tant que personne morale ne pouvait être retenue dans cette affaire, a-t-on précisé.

En première instance, Safran avait été condamné à 500.000 euros d'amende.

Le parquet général a en revanche requis jeudi des peines de six mois de prison avec sursis contre deux cadres qui avaient été relaxés en première instance.

Safran, détenu à 22,41% par l'Etat français, est né de la fusion Snecma-Sagem en 2005.

Selon l'accusation, une corruption d'agents nigérians a entouré l'obtention par Sagem, en 2001, d'un contrat de plus de 170 millions d'euros portant sur la confection d'environ 70 millions de cartes d'identité dans le pays.

En mai 2005, le président nigérian Olusegun Obasanjo avait évoqué publiquement cette affaire, déclarant lors d'un colloque à un dirigeant de Safran : "Sagem n'avait pas besoin de graisser la patte de qui que ce soit, mais malheureusement, vous l'avez fait".

Ce procès doit s'achever vendredi. L'arrêt de la cour d'appel de Paris sera mis en délibéré à une date ultérieure. (Chine Labbé, édité par Jean-Baptiste Vey)