Saint-Gobain (-0,23% à 49 euros), Vinci (-0,22% à 86,66 euros), Bouygues (stable à 43,19 euros), LafargeHolcim (-0,72% à 47,1 euros), mais aussi Eiffage (-0,53% à 92,1) hors CAC 40, manquent de jus en cette fin de semaine. Les investisseurs optent en effet pour des prises de bénéfices sur des valeurs qui, très cycliques, ont été soutenues ces derniers jours par des statistiques européennes favorables. Ainsi, Saint-Gobain reste sur un gain de 2,46% en cinq séances, Vinci s'apprécie toujours de 2,11% et Eiffage de 1,89%.

Bouygues et LafargeHolcim sont des cas particuliers, le premier parce que sa performance est aussi largement due au dynamisme de son activité télécoms et le second parce qu'il a une moindre exposition à l'Europe, au profit des émergents, que ses concurrents.

Plus tôt dans la semaine, IHS-Markit a dévoilé une version flash de son indice PMI qui fait état d'une nouvelle accélération de la croissance du secteur privé en zone euro, et notamment de l'industrie. Cette dernière a atteint son plus haut niveau depuis 2000, selon le bureau d'études. Cette performance a fait dire aux experts d'IHS-Markit que la croissance de la zone euro pourrait accélérer à 0,8% au quatrième trimestre.

Pour le secteur de la construction, l'amélioration de la conjoncture est un point essentiel de la performance. En effet, elle se traduit par un accroissement des besoins en bureaux par exemple mais aussi par une hausse de la demande de logements de la part des ménages. Si ces derniers gagnent des revenus supplémentaires, combinés à des taux d'intérêt bas, ils se posent plus facilement la question d'un investissement immobilier.

La baisse du secteur ne devrait être que passagère

Du reste, la hausse des taux à 10 ans européens enregistrée ce matin (+2 points de base pour les taux français et allemands) peut aussi apparaitre comme une des raisons du repli des valeurs de la construction. Forcées de s'endetter pour mener à bien leurs projets, elles sont évidemment particulièrement sensible aux variations de taux. Le sujet est d'autant plus d'actualité qu'Eiffage a annoncé cette semaine la cession de la participation majoritaire qu'il détenait dans quatre projets en PPP pour continuer l'optimisation de son bilan et se donner des marges de manœuvre pour être candidat à de nouveaux chantiers de ce type.

Reste que la baisse des valeurs du BTP cotées à Paris intervient alors que le groupe de recherche Euroconstruct de l'Ifo a dévoilé des perspectives plutôt encourageantes pour le secteur. Son activité en Europe s'annonce ainsi particulièrement dynamique cette année, avec une croissance des volumes attendue à 3,5%, au plus haut depuis 2006.

Autant dire que, sauf accident sur les taux d'intérêt, tous les ingrédients sont en place pour que les groupes de BTP voient leurs actions repartir à la hausse dans un avenir proche.

Valeurs citées dans l'article : Saint-Gobain, Vinci, LafargeHolcim, Bouygues, Eiffage