Le groupe devrait racheter jusqu'à six sociétés d'ici la fin de 2018, ayant des chiffres d'affaires allant de 100 millions à 500 millions de francs suisses (85-430 millions d'euros), a-t-il dit dans une interview accordée à Reuters.

La stratégie de Sika jusqu'à présent était plus modeste, visant à réaliser des acquisitions ciblées de sociétés aux chiffres d'affaires de l'ordre de 50 millions de francs.

Sika, qui fait l'objet depuis plus de deux ans d'une tentative de rachat par Saint-Gobain, pourrait investir un maximum d'un milliard de francs par an selon Paul Schuler, contre 200 millions à 300 millions de francs par an auparavant.

"Nous aimerions être un peu plus rapides, augmenter le rythme des rachats d'actifs", a-t-il dit, ajoutant que le groupe avait un portefeuille important de projets d'acquisitions.

Il a précisé que cette nouvelle stratégie répondait à une volonté de ne pas rater des opportunités dans un marché très fragmenté et parce que le groupe avait été encouragé par la réussite de ses dernières opérations de croissance externe.

Les spécialités chimiques pour le secteur automobile, tels que le collage, figurent parmi les secteurs visés, a-t-il dit.

Paul Schuler a par ailleurs dit qu'il souhaitait voir la fin du conflit entre la direction de Sika et sa famille fondatrice sur le projet de prise de contrôle par Saint-Gobain.

Il a qualifié d'"impossible" pour Sika l'accord de cession des actions de la famille Burkard à Saint-Gobain.

"Nous avons besoin d'une bonne solution pour Sika, pour tous ses employés et pour les Burkard", a-t-il dit.

Une solution serait de prévoir une seule classe d'actions, chacune disposant d'un droit de vote, et d'abolir tous les autres privilèges associés à certains titres, a-t-il dit.

Un accord de rachat de la participation de la famille Burkard au capital de Sika n'affecterait pas la campagne de rachats d'actifs du groupe, a ajouté Paul Schuler.

"Nous sommes dans une position confortable, nous avons suffisamment de flux de trésorerie. Faire une offre à la famille ne nous empêcherait pas d'investir dans d'autres sociétés."

Il avait auparavant déclaré mercredi qu'il n'y avait aucune avancée dans la querelle entre la direction avec la famille fondatrice, ajoutant qu'une décision de justice est attendue dans ce dossier dans les prochaines semaines.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)

par John Revill

Valeurs citées dans l'article : Saint-Gobain, Sika