En hausse de près de 3% en fin de séance, l'action du groupe de matériaux de construction tient la tête de l'indice CAC 40 après la publication de comptes annuels portant la marque du 'pricing power'.

Qu'a donc annoncé le groupe ? Qu'en 2017, la croissance organique de ses ventes avait accéléré continûment. De + 3,5% 'à structure et change comparables' au 1er semestre, la progression est passée à 5,6% au 3e trimestre (T3) et a continué sur sa lancée pour grimper jusqu'à 6,5% au T4. Soit, sur l'année, une hausse de 4,7% portée par l'ensemble des régions dont découle un CA de 40,8 milliards d'euros.

On notera que Saint-Gobain utilise son 'pricing power' : relevés de 2% sur l'année, ses prix ont même grimpé de 2,7% au T4. De plus, le groupe a mis en place davantage d'économies que prévu (290 millions d'euros, environ 20 millions de plus que prévu). Ainsi, le résultat d'exploitation a progressé de 7,5% (+ 9,6% en organique) à 3,03 milliards d'euros, la marge s'améliorant d'environ 20 points de base à 7,4%.

Et le résultat net part du groupe de décoller de près de 20% à 1,57 milliard d'euros, ce qui sera accompagné d'un relèvement d'un peu plus 3% du dividende qui sera proposé à la prochaine AG, à 1,30 euro par titre.

Quid de l'exercice 2018 ? Le PDG Pierre-André de Chalendar pense 'continuer à bénéficier d'un contexte économique bien orienté'. 'Nous visons une nouvelle progression du résultat d'exploitation à structure et taux de change comparables', ajoute-t-il.

Et le bilan, alors que les taux longs semblent partis pour se tendre de nouveau, ce qui inquiète les investisseurs ? L'endettement net de Saint-Gobain a augmenté de 5,5% l'an passé et frôle les six milliards d'euros, 'compte tenu notamment de l'accélération des acquisitions et des rachats d'actions pour 403 millions d'euros'.

Reste que le 'gearing' a à peine augmenté (de 29 à 32% des fonds propres entre fin 2016 et fin 2017), qu'il reste très raisonnable, et que l'endettement ne représente que 1,4 fois l'EBITDA de l'an passé. Pas d'inquiétude de ce côté.

On peut se demander si le marché n'est pas rassuré de voir Saint-Gobain jouer de ses prix - ce qui, avec les volumes, forme la croissance organique.

D'un certain point de vue, ce sont les doutes des investisseurs à ce propos qui ont récemment pénalisé, du moins en partie, le groupe Tarkett, autre acteur du secteur des matériaux de construction (et de la rénovation dans ce cas précis). En effet, la reprise du pétrole en particulier et des matières premières en général renchérit mécaniquement les coûts et les intrants des entreprises. Notamment de celles des matériaux de construction, qui ne sont pas toutes égales face à ce vent contraire.

EG

Copyright (c) 2018 CercleFinance.com. Tous droits réservés.